Le beurre et l’argent du beurre !
Les fêtes de fin et nouvelle année approchent et elles ne sauraient être, dans notre pays de cocagne, sans leurs traditions gastronomiques et gourmandes, qui ne seraient pas ce qu’elles sont …s’il n’y avait « le beurre » pour les magnifier ! Or, le beurre depuis quelques temps se fait rare, comme ont pu le constater les consommateurs lambda qui se sont retrouvés, sidérés, devant des rayons vides au super marché, confrontés à une affichette les informant que ledit supermarché « s’excusait de ne pouvoir répondre à leur demande ! »
La faute à quoi?
Au jour… d’aujourd’hui l’offre de beurre sur le plan international s’avère insuffisante alors que la demande ne cesse de croître.
La faute à qui ?
Aux Chinois et aux Japonais qui adoptent de plus en plus nos modes de consommation occidentaux et ont découvert que cuisine et pâtisseries au beurre suscitaient une certaine appétence.
Aux Américains qui ne se gavent plus de margarine et moins d’huile de palme ( ?) ! Leurs scientifiques ayant déclaré que finalement le beurre avait des vertus diététiques étant donné sa teneur en vitamine A si bénéfique pour la santé. (La consommation a progressé de 10.000 tonnes en 2016 !),
Aux scientifiques sorte d’ apprentis sorciers, qui pour répondre à la pression du marché mondial , et à la demande des consommateurs d’alors, ont incité les éleveurs à n’avoir que des vaches génétiquement programmées afin que leur lait soit moins gras, donc devenu incapable d’être transformé en beurre !
A l’Europe qui a décrété la fin des quotas laitiers en 2015. Dans le même temps remis sur le marché les stocks de beurre qu’elle conservait, (pour les remplacer par des stocks de lait en poudre !), créant un afflux sur le marché provoquant une chute du prix du lait, ce qui a incité les éleveurs à réduire leur cheptel.
Aux éleveurs, tout au moins ceux qui ont décidé de baisser les bras et en avaient assez d’être pris pour « des vaches à lait » par ceux qui font le marché et donc marre de vivre in fine avec 350 euros par mois pour 70 à 80 heures de boulot par semaine, et bien ils ont supprimé leur cheptel et mis la clé sous la porte !
A la Grande distribution française qui n’entend pas augmenter un prix du beurre défini à l’avance chaque début d’année alors que les négociants de beurre en gros veulent lui répercuter une augmentation qui atteint des sommets ( Le syndicat des fabricants de biscuits et de gâteaux de France évalue le surcoût annuel pour 2017 à 68 millions d’euros par rapport à 2016) –
Aux consommateurs qui sont, en fait, l’enjeu de ce bras de fer avec ces distributeurs qui ne veulent à aucun prix perdre une once de leurs marges ; baisse que de toutes façons ils répercuteraient sur leurs clients. Clients qui ne rêvent que d’une chose « acheter toujours moins cher » (la nourriture restant souvent « une variable d’ajustement de leur budget ! »)
Les prévisionnistes, qui annoncent rarement de bonnes nouvelles, prévoient déjà qu’il n’y a aucune raison pour que cela s’arrange, avec de forts risques de rupture d’approvisionnement au moment des fêtes de fin d’année.La Fédération des entreprises de boulangerie, les fabricants de gâteaux et biscuits, gros consommateurs de beurre, ingrédient essentiel pour fabriquer croissants, viennoiseries, pâtisseries en tous genres : madeleines, sablés, galettes, gaufres, etc…les chocolatiers qui ne sauraient se passer de beurre pour les truffes, ganaches et douceurs en tous genres, ne disent pas autre chose et agitent « le spectre de la pénurie pour les six prochains mois ! ».
Vous avez dit « Le beurre »? aléatoire en cette fin d’année ?
L’argent du beurre ? il court, il court de bourses en bourses : pas de souci pour ceux qui spéculent !
Le sourire de la crémière ? Un peu crispé pour le moment !
Colette Lièvre.
Sources : htttps://fr.statista.com beurre-consommation-monde :Un Français consomme en moyenne 7,9kg de beurre par an- Un Ukrainien 2,3 kg- Un Chinois seulement 0,1kg ! –Https://lesecho-23.03.2017.