Les poids des mots : la parité ?
« Parité : égalité de rang entre personnes” ( Le Grand Robert de la langue française) –
S’il est un mot qui est à l’ordre du jour c’est bien celui là. Notre sémillant Président a même doté son gouvernement d’un Secrétariat d’État à l’égalité et la parité des femmes”, faisant ainsi preuve d’une certaine considération pour la gent féminine qui représente, quand même 54,5% des 66,9 millions d’individus qui composaient la société française en janvier 2017 !
Donc les gazettes en parlent d’autant plus que l’actualité a mis sur la sellette le comportement de ce Monsieur Harvey Weinstein, producteur américain mais aussi grand prédateur sexuel au firmament d’Hollywood. La parole des femmes se libère, les réseaux sociaux toujours friands de scandales exultent et font la part belle aux déclarations féminines voire à la délation, mais au-delà de cette agitation planétaire, Félicité estime que tout comme le diable se cache dans les détails, cette parité Hommes/femmes ne sera vraiment résolue, tout au moins en France, tant que l’on n’aura pas remis en cause certains éléments , détails de notre vie quotidienne, auxquels personne, et surtout pas l’Administration ne prêtent garde, ainsi notre Carte d’identité !
Diantre, en quoi ce justificatif de l’identité des citoyens (ennes) français a à voir avec la parité et la défense des droits de la femme?
Et bien tout simplement dans la différence de traitement des informations qui apparaissent sur les cartes d’identité et sont différenciées selon que l’on appartient au sexe masculin ou féminin et ce à partir du moment où un lien marital apparaît – exemple à l’appui de cette assertion.
Ainsi donc Monsieur Dupont se marie avec Melle Marie Durand, automatiquement sur la C.I de cette dernière apparaîtra en première ligne Marie Durand et en seconde ligne épouse Dupont, signifiant par là le lien de sujétion qui l’attache désormais à son époux et qui ne disparaît pas, si par malheur, ce dernier vient à disparaître. Marie Durand deviendra alors veuve Dupont, jusqu’à la fin de ses jours- Naturellement Monsieur Dupont ne se verra pas affublé de Veuf Durand si c’est son épouse qui disparaît.
Si cette dernière veuve, convole à nouveau avec, par exemple, Monsieur Martin, auquel cas sur sa C.I elle sera à nouveau sujette de son époux pour la société en lui rappelant que désormais elle est Marie Durand épouse Martin !
A une époque où les femmes revendiquent de plus en plus leur identité propre, sont de plus en plus économiquement autonomes et responsables en gagnant leur vie, assument quelquefois (et même trop souvent) seules la responsabilité des enfants (le père étant aux abonnés absents) participent en tant que citoyennes à la vie politique, sociale, économique de la Nation, il serait peut être temps que l’État révise la nomenclature de certaines de ses définitions administratives et considère la femme pour ce qu’elle est vraiment une personne autonome et responsable
Ainsi pense Félicité, (qui a quelques lustres[i] derrière elle) et se souvient que dans sa prime jeunesse alors qu’elle travaillait et gagnait sa vie il lui avait fallu l’autorisation paternelle pour ouvrir un compte en banque et y déposer les modestes gains de son travail d’alors. Quelques années plus tard, s’étant mariée il lui aurait fallu le déclarer à la banque. Celle-ci lui aurait alors réclamé une attestation de son mari l’autorisant à avoir toujours un compte personnel, ce que, bien entendu, Félicité s’est bien gardée de faire, déjà soucieuse de garder son indépendance économique gage de sa liberté en tant que personne autonome qui n’avait nul besoin d’une tutelle patriarcale.
Depuis les choses ont changé, tout au moins du côté bancaire,( mais il n’y a pas si longtemps)… Le moment est venu de continuer à faire le ménage et de revoir l’ensemble de ces détails administratifs qui peuvent paraître insignifiants mais qui insidieusement participent à maintenir la Gent féminine en état de sujétion par rapport au sexe masculin. La société toute entière ne s’en portera que mieux !
Félicité.
[i] Formule littéraire : un lustre = cinq années !