Les pesticides en question !
Le 2 février 2016, l’émission « Cash investigation » sur France 2 intitulée « Produits chimiques, nos enfants en danger » a mis en exergue les résultats d’une étude confidentielle portant sur les risques que représentent l’exposition aux pesticides dans le développement de certaines maladies.
Sur la carte de France, trois départements étaient en zone noire, comme étant les plus gros consommateurs de pesticides, parmi eux : la Gironde.
En Gironde où nul ne l’ignore la viticulture est reine avec le plus grand vignoble d’appellation contrôlée mondial, ses grands vins parmi les plus prestigieux qui ne représentent toutefois qu’une partie de l’ensemble de la viticulture girondine, l’émission a donc fait l’effet d’une bombe au sein de la population locale, mais elle sortait du silence sur des faits que chercheurs, médecins, l’Institut National de veille sanitaire connaissaient depuis longtemps et qui posaient questions !
La France est le premier consommateur de pesticides en Europe avec 65.000 tonnes et la Gironde avec 3.220 tonnes est le plus gros consommateur de l’hexagone. C’est en Gironde aussi, où le risque de leucémie infantile est de 20% plus élevé que la moyenne nationale (il augmenterait de 1% chaque année). 132 écoles sont situées quasiment au milieu des vignobles, dont certaines parcelles, selon les années climatiques, supportent jusqu’à 18 passages d’épandages dans l’année. Naturellement les ouvriers viticoles qui sont sur le terrain sont également exposés aux risques encourus et reconnus : cancers plus particulièrement tumeur du cerveau, leucémie, maladie de Parkinson, perturbations endocriniennes, troubles de la fertilité…Ces derniers ne sont pas censés méconnaître les risques puisque les fabricants, fournisseurs de pesticides en tous genres prennent la précaution de faire en sorte que l’étiquette du produit indique les risques potentiels.
Par exemple, l’étiquette de ce bidon d’Escadril , fongicide anti-mildiou de la vigne (trouvé abandonné après usage entre deux rangs de vignes) qui contient une suspension concentrée de 40g/L de Cymoxanil, (3,37%) et 334g/L de Folpel (28,11%) prévient – Danger : H317-peut provoquer une allergie cutanée. H318- provoque des lésions cutanées graves- H351-susceptibles de provoquer le cancer- H361FT-susceptible de nuire à la fertilité et au fœtus- H410 très toxique pour les organismes aquatiques, entraine des effets néfastes à long terme-
Délai de rentrée des travailleurs sur la parcelle 48 heures après traitement !
S’ensuit toute une série de recommandations pour le manipulateur, à prendre avant, pendant et après l’utilisation du produit.
On peut se demander si ces informations qui préviennent des potentialités de nuisances du produit ne sont pas faites uniquement pour protéger les fabricants en agrochimie : les Monsanto, Bayer, Synganto , etc…qui en cas de litige sauront rappeler qu’ils avaient appliqué, à la lettre près, le principe de précaution et prévenu le futur utilisateur !
Sur le terrain ce sont les femmes qui se font entendre.
Depuis 2011, dans le Médoc Marie Lys Bibeyan a décidé de sortir du silence et se bat pour faire reconnaitre le décès de son frère mort à 47 ans, d’un cancer des voies biliaires intra-hépatiques comme maladie professionnelle par la Mutualité Sociale Agricole. En tant que salarié, quel travail effectué par son frère pendant 24 ans ? La préparation des produits phytosanitaires qu’il épandait sur les vignes d’un domaine du Médoc. Marie Lys devenue membre de l’association « Générations futures » est aussi à l’origine du « Collectif Info pesticides Médoc » qui milite pour l’interdiction des pesticides les plus dangereux pour la santé, demande des mesures de protection supplémentaires pour protéger les salariés et une meilleure information des riverains avant les épandages.
Sur le territoire des Graves, ce sont les mères qui, inquiètes, s’interrogent sur les causes des cancers qui ont touchés quatre des enfants de Preignac (de 1999 à 2012) ces derniers ont été intégrés dans l’étude menée par l’Institut de veille sanitaire ! (« L’organisme n’a pas exclu le risque que représente l’exposition aux produits phytosanitaires dans le développement de certaines de ces maladies et constaté sur la période concernée un excès de cancers pédiatriques dans cette commune…mais il a affirmé aussi qu’un lien de causalité n’avait pas été établi » cf Sud Ouest Gironde du 26.09.2015 Elisa Artigue –Cazcarra.)
L’une de ces mères a d’ailleurs appris, par hasard, que son fils atteint d’une leucémie depuis 1999 contractée à l’âge de cinq ans et demi alors qu’il résidait à Preignac et fréquentait l’école voisine des parcelles viticoles, avait été inclus dans cette étude !
Il y a quelques jours, le Préfet de la Gironde a pris un nouvel arrêté, interdisant les épandages à une distance de moins de 50 mètres des écoles, crèches, etc…Préconisant d’encourager les viticulteurs à avoir recours à des matériels limitant la dispersion des produits lors des épandages, et les incitant à favoriser la plantation de haies !
Arrêté tout à fait à minima et insuffisant. Protéger les écoles, etc…c’est bien mais ils sont si nombreux ces enfants, leurs parents qui vivent au milieu, ou à proximité des vignobles qui sont partout sur l’espace girondin.
C’est particulièrement le cas en Entre-deux-Mers ou les vignes sont sur les coteaux, et il suffit qu’elles dominent pour qu’en contrebas, situées à quelques dizaines de mètres, les maisons,( qui sont d’ailleurs souvent installées là depuis des siècles), reçoivent une pluie de pesticides lors des épandages ; épandages effectués souvent quels que soient le vent, la chaleur ou les heures et qui contraignent les habitants à fermer précipitamment leurs fenêtres tellement l’air est devenu irrespirable ! Quant à la faune ailée environnante elle a compris depuis longtemps que pour survivre il valait mieux fuir à tire d’ailes !
Rien n’est dit non plus, sur la protection des nappes phréatiques superficielles qui alimentent les nombreuses sources polluées par les intrants, naturellement devenues impropres à la consommation et supprimant toute la vie de la faune aquatique…
Et pourtant et malgré tout, les Girondins sont toujours attachés à ce Vin sacré de Bordeaux. Ils savent non seulement quel poids économique il représente pour leur région, mais aussi qu’il est le sang de leur terre depuis des siècles encore faut-il que celle-ci ne soit pas contaminée. Ce qu’ils refusent c’est le déni et l’opacité qu’entretiennent les instances professionnelles viticoles depuis des années sur ce qui est avéré, la frilosité des mesures prises pour la protection de la santé des salariés viticoles, plus généralement des riverains, et enfin l’absence d’informations pour les consommateurs.
Certains châteaux parmi les plus grands ont pourtant déjà bien compris qu’à terme il y avait là danger pour leur réputation internationale et ont opté pour la culture bio, tout comme d’ailleurs des viticulteurs plus petits, souvent jeunes qui eux ont choisi de vivre de leur métier pleinement, sans angoisse ni pour eux, ni pour leurs enfants, de répondre aussi à une demande de plus en plus accrue des consommateurs. En appellation contrôlée Cadillac-Côtes de Bordeaux, ils représentent actuellement 2% de l’ensemble de la production ; cela peut paraître insignifiant, mais ce chiffre est en augmentation constante. Il faut savoir toutefois que changer aussi significativement de mode de production viticole cela demande du temps, celui qui est nécessaire pour, en quelque sorte, que la terre « soit purgée de ses poisons », celui aussi de la réflexion et de la formation des viticulteurs aux nouvelles pratiques bio-logiques ou bio-dynamiques, mais c’est à ce prix que le bonheur sera à nouveau dans les vignes et sur les tables !
Colette Lièvre
Nota. Il existe en Aquitaine 735 viticulteurs Bio, soit 9752 hectares de vignes dont 1668 ha qui étaient en conversion en 2014. La Gironde vient en tête avec 7.421has, mais reste encore un ilot sur les 117.500 hectares viticoles que comprend le département.
Pour en savoir plus : www.vigneronsbio.aquitaine.org
Georges 86 ans en maison de retraite,mais mal foutu “j’ai été empoisonné 2 fois par les pesticides,et il est vrai que je ne me protéger pas.Il faut dire aux gens que la pomme c’est avant tout de la chimie avec 27 traitements,même si aujourd’hui,certains agriculteurs changent leur comportement par une conduite éco Responsable,que ce soit grâce à des filets Alt carpo Elaboré en 2005, par Guilhem Sévérac (Chambre d’Agriculture de Vaucluse) puis validé expérimentalement en 2006, en collaboration avec Lionel Romet (Groupe de Recherche en Agriculture Biologique)pour la pomme Juliet qui regroupe 110 producteurs ou les 100 ha des Coteaux Nantais 100% Bio http://www.jeanmarcmorandini.com/article-328519-justice-les-pubs-de-l-enseigne-biocoop-pour-des-pommes-non-traitees-jugees-legales.html
Débat LCP-L’agriculture peut-elle se passer des pesticides ? Le commissaire européen explique que les autorités nationales & européennes font preuve d’une tolérance coupable à l’égard de l’AgroBusiness
http://www3.syngenta.com/country/fr/fr/Syngenta/Videos/Pages/Video-emission-debat-agriculture-et-pesticides.aspx?utm_source=SYNGENTA&utm_medium=EMAIL&utm_campaign=EMISSION-LCP-2016-03#.Vu7M75AsnF8.facebook
Laure-Emmanuelle Lecoq, animatrice agroenvironnementale à la mairie de Puisserguier, une commune de 3 000 habitants au nord-ouest de Béziers, n’y va pas avec le dos de la cuillère.Quand elle s’adresse aux viticulteurs, qu’elle a mission de sensibiliser aux solutions alternatives aux traitements chimiques (telles que le désherbage mécanique), c’est cash. Parce que les pesticides sont soupçonnés de jouer un rôle dans un certain nombre de pathologies, surtout quand ils sont maniés directement par les agriculteurs ou, à l’état de poussières, quand ils contaminent famille et voisinage
http://www.midilibre.fr/2016/03/21/de-l-eau-chargee-en-pesticides,1304051.php
Peut-on faire passer au nom de l’économie,alors que d’autres pays ne le font pas le Moins Disant,alors que d’autres arguments sont prioritaires ! arguments de Santé pour le céréalier,comme pour les Pollinisateurs .Si grâce aux Déflecteurs,qu’aujourd’hui aucun des céréalier ne remet EN CAUSE “la réduction des émissions de poussières présente un intérêt majeur dans la démarche globale de réduction des risques, tant pour l’environnement que pour les utilisateurs eux-mêmes” l’INTERDICTION DES NEONICOTINOIDES POUR 2018 apparaît aussi déconnecté des réalités économiques que vivent les producteurs.Jusqu’alors l’argument de la santé au travail n’avait jamais été mis en avant : l’usage des déflecteurs avait pour seul but de préserver la santé des abeille
http://www.europe1.fr/societe/neonicotinoides-une-interdiction-absurde-et-dramatique-pour-les-cerealiers-2696416