Alors que la campagne présidentielle bat son plein, les agités du bocal politique se projettent déjà dans les législatives et vibrionnent pour obtenir de leur parti l’investiture sur la circonscription de leur choix. C’est ainsi qu’un ancien sémillant ministre de la culture, rendu célèbre pour avoir réussi à faire jouer du pipeau, de la clarinette et autres à une bonne partie de l’humanité le jour dit de La fête de la Musique, entend se représenter à 72 piges passées, au prétexte que nul ne saurait se passer de sa notoriété. Refoulé de son fief parlementaire, il s’est réfugié sur une valeur,  qu’il estime plus sûre, le département des Vosges où il est né et où il espère bien être élu tant il pense incarner une sorte de monument national.

A Paris, le  Premier sacristain du gouvernement s’est invité, avec la bénédiction de l’alter ego de notre Monarque, le président de l’U M P , dans la circonscription naturelle de la sulfureuse Rachida, maire du 7^ème arrondissement, qui entend bien ne pas se laisser déposséder. La Belle a du répondant, elle l’a prouvé, car il lui en a fallu pour arriver là où elle est en partant de là où elle était !Les deux faits ne pourraient qu’être anecdotiques s’il ne reflétait, de façon caricaturale, le fonctionnement de la vie politique française : monarchique, machiste, gérontocratique.

La France se caractérise par des membres parlementaires dont l’âge médian est supérieur à tous les autres pays européens. C’est ainsi que nous avons une surreprésentation des 51-60 ans et des 61-70, et douze de nos députés ont plus de 70 ans. Pour l’instant il n’y a pas d’âge plafond pour être éligible, bien que  plusieurs amendements aient été déposés demandant à ce que l’âge soit limité à 72 ans ! Et pendant ce temps là on explique à la France qui se lève tôt, qu’à 45 ans on bascule dans la case des seniors et qu’il est temps de dégager et de s’inscrire à Pôle emplois rejoindre la cohorte de chômeurs.Quant aux femmes qui représentent 52% de la population, elles sont toujours sous représentées, même s’il y a eu quelque progrès. Elles ne sont que 17% à siéger dans l’hémicycle (dont 24,9% à gauche et 12,9 % à droite)  ce qui place notre nation au 64^ème rang mondial derrière le Pérou, le Rwanda, le Népal et le Kirghizstan !

Le ridicule ne tue pas, dit-on. Dommage pour la République qui bénéficierait d’une sélection naturelle permettant de facto le renouvellement de nos si « Précieux », laissant la place aux femmes, aux jeunes y compris ceux, bien Français, mais toujours désignés comme « étant issus de l’immigration » (Pendant combien de générations encore ?).

Il y a bien une loi dite de la parité, si peu respectée. Les partis préférant payer des pénalités. Cette année encore, l’U M P = 4 millions d’euros, le P S = 2 millions d’euros. Ces sommes considérables sont elles considérées par nos « Précieux Ridicules » comme le juste prix pour conserver leur pouvoir assis sur un clientélisme soigneusement entretenu dans leurs circonscriptions et ce d’autant plus qu’ils ont l’art et la manière de cumuler mandats et fonctions à outrance, de préserver leurs privilèges allant de pairs avec leur rang, à moins que cela ne témoigne de leur incapacité à se réinsérer dans le monde ordinaire des Français normaux, si loin des ors dorés de la République.

Colette Lièvre.

¹ Composition de notre assemblée parlementaire aujourd’hui : 136 députés de 40à49 ans, 239 de 50 à 58 ans, 167 de 60à69 ans et 12 de plus de 70 ans. Soit un âge moyen de 55,2 ans – statistique pratiquement constante depuis 1958.
Catégories socioprofessionnelles : fonctionnaires, universitaires, enseignants=25%, cadres, professions libérales : avocats et médecins=13% agriculteurs =5%, employés=4,15 %, artisans= 2,92% ouvriers=1,02%
Sources : WWW.la vie des idees : extrait de l’étude  « Les députés » chercheurs Abel François et Emilano Grossman