Ce petit commerce de proximité…

Posté le 24/09/2014 dans La petite chronique.

Félicité reste une inconditionnelle du petit commerce de proximité, enfin elle essaie ! Tout comme elle essaie d’acheter français, d’économiser l’eau, l’énergie, de faire le tri de tous ses déchets, de recycler tout ce qu’elle peut, bref, elle essaie de se comporter en bonne citoyenne soucieuse de ne pas gaspiller et de favoriser l’économie de son pays. Par conséquent dans la mesure du possible elle essaie de faire ses achats auprès des petits commerçants, ce qui s’avère être assez souvent une sorte de parcours du combattant.

points de vue Lang.Bouliac.Tabanac 005

Ainsi récemment, un samedi matin arpentant le désert commercial qu’est devenu la rue principale du bourg voisin, elle voit avec bonheur qu’une nouvelle boutique s’est installée. Il s’agit d’un salon d’esthétique. Par curiosité elle regarde la vitrine sur laquelle sont affichés les jours et les horaires d’ouverture. « Ouvert tous les jours sauf, le mercredi… » Mais on est samedi, Félicité, toujours curieuse, décide d’aller se renseigner et demander une carte avec les coordonnées dont le numéro de téléphone, au cas où…Hélas, elle trouve porte close avec une indication « Aujourd’hui, fermé jusqu’à 19 heures ».
Bon…à quelques mètres de là il y a encore un fleuriste qui survit au milieu des boutiques à vendre ou à louer et qui fait partie de la chaine Interflora. Félicité devant faire envoyer des fleurs (non pas pour un enterrement, mais un anniversaire ce qui est sensiblement la même chose puisqu’on enterre chaque fois une année passée) pense qu’elle peut aussi bien passer commande là. L’ouverture de la boutique est prévue pour 10h30, ce qui lui parait être une heure plus que raisonnable pour ouvrir un commerce un samedi matin et laisser le temps de faire une petite grasse matinée …mais pas de chance à 10h45 la boutique est toujours fermée !
Comme Félicité était partie pour faire son marché à quelques kilomètres de là, elle reprend sa voiture se disant qu’elle commandera ses fleurs à Cadillac- sur -Garonne, mais auparavant elle envisage de faire un détour pour aller chez le marchand d’appareils ménagers, situé sur la commune voisine, où elle achète règulièrement des filtres pour l’aspirateur. Que croyez vous qu’il arriva? Et bien un écriteau indiquait que le magasin était exceptionnellement fermé les 14 et 17 septembre ! Apparemment ce samedi là était pour le commerce local un jour de relâche…
Son marché terminé, Félicité, qui n’a toujours pas fait envoyer de fleurs, s’adresse à la dernière boutique de fleuriste encore en activité sur la petite bastide de Cadillac. En passant commande elle s’inquiète de savoir si ces fleurs pourront être livrées le lendemain dimanche. La réponse de la commerçante pourrait la rassurer : « Je pense qu’il n’y aura pas de problème, la boutique Interflora est à Saint Loubès, de plus, installée sur la place de l’église » mais c’est bien connu, chat échaudé craint l’eau froide, c’est pourquoi Félicité méfiante insiste pour que la commerçante en passant commande vérifie. Bien lui en a pris, car la boutique est effectivement fermée et le dimanche et le lundi ! In petto Félicité se dit que c’est quand même une idée bizarre de fermer une boutique de fleurs un dimanche matin surtout lorsque l’on tient le pavé sur la place de l’église, ce jour où il reste encore quelques fidèles pour aller à la messe et où les chalands sont un peu plus disponibles !
Le lecteur pensera peut être que ce jour de « pas de chance » est exceptionnel, malheureusement Félicité se souvient aussi de celui où elle est entrée dans la pâtisserie de cette petite bastide pour acheter deux chocolatines Au moment où le Maître pâtissier enfournait les chocolatines dans une poche en papier Félicité a prévenu « Je n’ai pas de monnaie » -« Qu’est ce que vous appelez pas de monnaie ? »-« J’ai uniquement 50 euros ! »- « Alors, pas de chocolatines ! » Et le Maître les a sorties de la poche, remises sur le plateau et a tourné les talons pour repartir dans son arrière boutique, laissant Félicité un peu scotchée sur place !
A quelques pas de là l’Horloger-bijoutier tient boutique. Soit… mais attention ne vous avisez pas de vouloir regarder sa boutique aux alentours de 12h30. Que se passe t-il alors ? Et bien notre Horloger-bijoutier pour qui l’exactitude a valeur de vertu, à 12h30 tapant descend le rideau de fer de sa vitrine quand bien même un quidam est en train de regarder bagues, colliers, montres et autres….
Ce sont ces mêmes commerçants qui régulièrement se plaignent que le chaland ne soit pas au rendez-vous et préconisent de faire des animations ! En général celles-ci ont lieu le samedi. Or tous les samedis matins, à Cadillac c’est le marché, seul moment où la bastide semble sortir de sa léthargie. Particulièrement animé, grand lieu de rencontres de la population locale qui profite de ce moment pour deviser, cancaner, se retrouver à l’apéro ; où les militants de tous bords distribuent tracs et infos au moment des élections ; mais où l’on n’oublie pas non plus de faire ses courses auprès de commerçants régionaux bio ou pas dans une ambiance très couleur locale avec l’accent du Sud- Ouest en pointe. Toutes choses qui séduisent les gens de passage, les touristes des mois d’été, gaulois ou étrangers, qui ont là grandeur nature un exemple vivant de la douceur de vivre de France. Car ce petit territoire semble vivre dans une bulle. Loin des affres de la mondialisation, bien évidemment comme ailleurs il y a la crise, mais sur le marché de Cadillac elle semble oubliée, on ne s’intéresse même pas à Bordeaux la métropole, qui paraît si loin- pensez-donc, à une trentaine de kilomètres. Par contre on connaît tout sur tous à quelques kilomètres à la ronde : il y a toujours quelqu’un, qui connaît quelqu’un, qui…etc.

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Les élus locaux qui ont en charge la dynamisation du territoire précisément pour que l’économie marchande fonctionne mieux, ont misé avec raison et compte tenu des nombreux atouts de l’Entre-deux-Mers, sur le tourisme. La municipalité de Cadillac se félicite d’avoir un nouveau ponton sur la Garonne ce qui permet maintenant aux bateaux de touristes, y compris étrangers, d’accoster. Tout serait parfait, si le diable ne se cachait pas dans les détails. Le détail là, qui fait un peu désordre, c’est que précisément sur le quai, face à l’appontement donc à l’accostage des bateaux, se trouvent alignés une batterie de conteneurs à ordures qui semblent souhaiter la bienvenue aux arrivants ! Nul n’est parfait !
Félicité.

 

 


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