Petites arnaques ordinaires.

Posté le 18/05/2013 dans La petite chronique.

Acte I

Félicité aime le café ! Plus particulièrement le petit expresso qu’elle se fait pour clore son déjeuner et qu’elle déguste avec un carré de chocolat noir, de préférence. Petit plaisir et grand moment, un vrai luxe qui donne des couleurs au quotidien. Elle apprécie plus particulièrement l’Arabica de Colombie moulu juste comme il faut pour que tout l’arôme s’épanouisse et dans la tasse et dans la pièce où il persistera bien après qu’elle ait vidé sa tasse.

C’est dire son désarroi lorsque sa machine après quelques dix années de bons et loyaux services et quelques hoquets de mauvais  augure a rendu son dernier souffle dans un ultime jet de vapeur. L’après midi de ce jour là fut pour Félicité morne et sans saveur !

Acte II

Le lendemain Félicité est devant le linéaire des machines à café en tous genre de la grande surface « Boulanger », hésitante quant au choix à faire. Finalement, elle décide, compte tenu des temps qui courent, d’acheter français, apportant sa contribution patriotique à l’économie nationale. Son choix se porte sur une machine « Expresso Magimix » belle et chromée, rassurante car sur la machine un petit écusson indique « garantie main-d’oeuvre deux ans, pièces trois ans ». C’est ainsi que Félicité a retrouvé à nouveau quasiment le goût de la vie !

Acte III

Jusqu’au jour où une petite pièce métallique en forme de papillon s’est désolidarisée du porte filtre le rendant inutilisable !

Sereine, Félicité munie de la pièce défectueuse, du dossier de garantie du constructeur que lui avait remis « Boulanger » s’est donc rendue dans le magasin au service « retour en tous genres » où elle prit patiemment la file d’attente. Après une bonne demi-heure, elle exposa l’objet de sa visite et son souhait de remplacement de la pièce défectueuse toujours sous garantie puisque ayant moins de trois ans d’achat. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle s’entendit répondre que « Boulanger » ne pouvait lui remplacer cette pièce, le magasin ne prenant pas en compte les garanties du constructeur, mais uniquement celle de « Boulanger » qui ne durait qu’un an comme d’ailleurs cela était indiqué sur le ticket de caisse du magasin !

En général Félicité comprend assez vite ce qu’on lui explique, mais là, il lui a fallu quand même, quelques explications supplémentaires pour intégrer le fait qui, lui paraissait complètement incongru, d’un magasin qui vend des produits de marques tout en faisant fi des garanties des constructeurs, celles-ci étant remplacées par celles de la grande surface, beaucoup plus limitées dans le temps, mais que, si l’acheteur le désire, peut compléter moyennant finances par une assurance « Boulanger » supplémentaire  courant sur deux ou trois ans de plus, c’est selon ! Ces assurances sont, de fait, de véritables arnaques : le temps de validité étant calculé sur celui de ce que l’on appelle maintenant joliment « l’obsolescence programmée des produits » qui en général tombent en panne et à pic, sitôt le délai imparti d’assurance écoulé !

Conclusion.

Consommateurs, l’exemple Boulanger est loin d’être unique, toutes les grandes surfaces le pratiquent et pour cause, c’est avec ce système de leurs propres assurances qu’elles font aussi leur beurre ! Il suffit de le savoir, et par conséquent de refuser le système, cela ne changera rien à la durabilité de votre produit et au moins vous aurez fait cette économie là ! Quant à Félicité elle s’est rendue dans un magasin spécialisé dans les pièces de rechange des appareils de marques, où là, on lui a remplacé, sans histoire, le  porte filtre défectueux toujours sous garantie ! Encore faut-il le savoir !

Félicité.


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