2020
“La Jeune génération ” vous souhaite une année 20/20, espérant que le monde qui l’entoure retrouve bon sens, mesure et bienveillance afin que les futurs « grands projets » ne s’enlisent plus dans le bouchon vaseux de la Garonne et n’indisposent pas « Les Esprits de Garonne *» susceptibles par nature. (crédit photo-LRV)
Quant à la vieille génération elle vous offre pour ce début d’année quelques vers extrait du « Prologue des hommes », dans «Les Esprits de Garonne », car un peu de lecture cela ne peut pas faire de mal…
« Vers le couchant, il est une campagne
Que le vieux Vin dispute au jeune Amour
Verte Avallon, lumineuse Cocagne,
Au seuil flamboyant du Mijour,-
Un frais jardin sous l’arche de clémence,
Où meurt la pluie, où le soleil commence,-
Terre où Fronsac, sentinelle et pastour,
Toujours debout en haut de sa montagne,
Voit par-dessus l’épaule des saisons
Les chars croulants de l’août répondre aux semaisons.
Un vaste fleuve, une large rivière,
Chemin, faisant grossis de joyeux rus,
Baignent encore cette épave dernière,
Des anciens Edens disparus :
Lui, vagabond, torrentueux, rapide,
Roulant de l’or,-elle, chaste et limpide,-
Deux grands promis, l’un vers l’autre accourus
De ronde Auvergne et Pyrénées altières, Et qu’au milieu des ceps et des cyprès
Une noce éternelle assemble au Bec d’Ambès.
Ce que Garon et sa femme Dordogne
Avant d’unir leurs doux flots en amers
En s’approchant enclosent de Gascogne
Sous l’enseigne d’Entre-deux-Mers,
Ce sont des champs, des vergers, des gaudines,
Puis de francs clos entourés d’églantines,
Où Noé jeune entra les plants divers,
Malbecs, muscats, qui le firent ivrogne ;
Enfin des bourgs, des hameaux par milliers
Parmi les calmes ifs et les gais peupliers
Yvrac tout blanc, Vayres toujours en fête,
Chaud Camarsac au milieu des maïs,
Se voient d’abord, Saint-Loubès à leur tête,
Répandus dans le plat pays ;
Mais le plus beau, c’est passé la grand’Ville,
Lorsque, en amont, après la première île,
Sur les coteaux parmi le rouvre envahis
On va comptant les bourgs de faite en faite :
Pair de Cenon, le vétuste Bouliac,
Saint Joseph-du-Rocher, et Camblanes et Quinsac.
Puis, laissé Cambes, où la côte approche,
Contre le bord, fait serrer les jardins
Et sur les toits laisse pendre la roche,
Baurech, Tabanac tout voisins ;
Le Tourne ensuite, et Langoiran lui-même
Où l’on croit voir, de la cime suprême,
La mer des eaux après la mer des pins,-
Lestiac enfin, dont Cadillac est proche.
De tous ces bourgs, à qui le plus fleuri,
Le Phénix est Quinsac, terre des Pic-Berry .
…André Berry…*pour en savoir plus sur « Les Esprits de Garonne » se référer à l’ouvrage d’André Berry, geste champêtre de 18000 vers.
Merci Coco de ces vers d’André Berry que j’avais un peu oubliés et qui m’ont rappelé “Les esprits de Garonne” de Jean Paul Nogués, notre ami musicien trop tôt parti et qui rendait là un bel hommage
au fleuve qu’il aimait tant regarder de chez lui à Cambes.