Ah! Nos vaches!

Posté le 14/07/2014 dans Edito.

Ah! Nos vaches!Décors dans nos paysages de plaines et de montagnes, elles sont là, dans nos prairies, paisibles et ruminantes ; elles observent le monde qui les entoure de leurs grands yeux de velours.

Ah ! Nos Vaches! Dociles, elles suivent et obéissent à la voix de l’Homme qui les a domestiquées il y a près de 10.000 ans. Depuis, nourricières et prodigues, elles lui donnent sans compter leur lait, leur viande, leur peau, leurs cornes, leurs petits « de préférence élevés sous la mère »
Ah ! Nos vaches ! C’e n’était pas encore assez, pour l’homme qui en veut toujours plus, pour toujours plus de productivité donc de rentabilité. Et cet homme là est en train de finaliser son projet dit de « la Ferme aux mille vaches » . Cet homme là, entrepreneur de B T P , propriétaire de terres dans la Somme a décidé de diversifier son activité en s’associant à trois producteurs de lait dans une société civile laitière subtilement dénommée « Lait Pis carde » et entend rentabiliser ses capitaux au maximum. Par conséquent ce projet ne se limite pas à un élevage intensif pour produire du lait, mais surtout à tirer profit de la valorisation du lisier et fumier !
Ah ! Nos nobles vaches ! Réduites en esclavage, considérées comme des productrices de bouses, capables d’alimenter l’un des plus puissants méthanisateurs en secteur agricole, dont le gaz combustible va, lui, alimenter un générateur d’électricité, énergie achetée par l’E D F !
Ah ! Nos chères vaches ! Comprenez que votre nouveau statut d’esclaves servira la bonne cause : votre merde si riche en méthane produira de l’énergie renouvelable de quoi réjouir les écologistes, mais c’est bien connu ceux-ci ne sont jamais contents !
Et oui ! Nos belles ruminantes ! Ils soutiennent l’association Novissen, et la Confédération paysanne, vent debout contre « ce projet d’agriculture industrielle » rappelant que la passion des éleveurs français reste toujours, malgré leurs difficultés, l’élevage et non pas la rentabilité des capitaux ; que les résidus d’azote risquent de saturer les nappes phréatiques et de détériorer la qualité de vie des habitants, que la baie de la Somme si proche et si belle pourrait en subir les effets collatéraux (confer la Bretagne avec le lisier des élevages intensifs de porcs)

Ah ! Nos belles Prim’Holstein, Normandes, Salers, Blondes d’Aquitaine et toutes les autres…souvenez-vous ? Il n’y a pas si longtemps vous alliez et veniez en troupeaux du champ à l’étable, là vous retrouviez votre place, attendant que fermier ou fermière vienne vous traire ou vous flatter la croupe. On vous appelait affectueusement la Noiraude, ou, la Blanchette, ou encore Marguerite, vous n’aviez pas, alors, qu’un matricule !

C’était et c’est encore le modèle français d’élevage familial. (La moitié des troupeaux ne dépassant pas 50 bovins .)
On est loin de « La ferme des 1000 vaches » qui est inspirée, dit-on, du modèle des exploitations géantes allemandes …Soit, mais quelle sera l’étape suivante, pour améliorer encore davantage la rentabilité ? Peut être enfiler un tuyau dans le fondement de chacune des bêtes de façon à aspirer mécaniquement leurs déjections qui iraient directement du producteur de matière première au méthanisateur ? Allez donc savoir? L’imagination de l’homme étant sans limite!!
Colette Lièvre
A lire : le reportage : Vaches : l’étable des multiplications
(http://prive.www.le monde.fr/economie/article/2013/09/28/l-etable-des-
multiplications_3486457 3234.htm !)
Pour soutenir l’association Novissen « Contre le projet de la Ferme des 1000 vaches »
Site Internet : www.novissen.com Courriel :
Novissen : 385 rue du Levant 80132 Drucat.

 


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