Cette fin d’après midi là, paisible et sans histoire, fut, soudain, troublée par le ronronnement d’un petit avion Allemand, qui après avoir passé la frontière, si proche, a survolé la Romanette, vraisemblablement avion en reconnaissance, venu se rendre compte de ce qui se passait du côté du fort de Bazeilles. L’avion volait si bas que l’on pouvait distinguer le pilote goguenard qui paraissait se moquer et des fortifications de la ligne Maginot et de l’important dispositif militaire en cantonnement depuis la déclaration de la guerre en septembre 1939. Il est vrai que rien ne pouvait l’atteindre, pas même les quelques rafales de mitrailleuses de la D C A se voulant plus dissuasives qu’efficaces car l’avion volait trop bas. L’intrépide pilote fit deux tours de piste et s’en fut, comme il était venu, vers la Belgique laissant tout le monde surpris et quelque peu décontenancé. Les villageois, mais aussi les militaires qui occupent le village et ses alentours depuis près de neuf mois soit cette période de latence qualifiée de « drôle de guerre » l’armée française restant l’arme au pied, sur des positions préparées à l’avance ! Depuis la troupe est partout et s’occupe en fortifiant le village, chaque jour un peu plus.
Les hommes creusent des tranchées, enterrent des abris, disposent des obstacles aux points stratégiques. Le long de la voie ferrée le coteau verdoyant est devenu un lieu menaçant, bardé de poutrelles fichées dans le sol pour arrêter une invasion éventuelle des chars. Les routes ne sont pas oubliées : chicanes, chevaux de frise, barbelés sont placés sur les axes névralgiques. Tout est fait semble- t-il pour protéger, isoler le village de Zélie. Ce village qui, pour l’instant, vit à l’heure militaire. Réveillé tous les matins au son du clairon qui a remplacé le tintement des cloches de l’église. Les bâtiments agricoles ont été investis pour loger les hommes, abriter les chevaux. La cuisine roulante est installée dans la cour d’une ferme, la boutique du village est devenue magasin de ravitaillement où les troufions viennent chercher leur ration alimentaire quotidienne. Le maréchal ferrant et sa forge réquisitionnés pour répondre aux besoins de ferrage des chevaux de l’armée. Le mess des officiers a pris place dans une maison et nombreux sont les habitants qui ont été contraints de mettre à disposition une ou deux chambres pour les gradés. La troupe, elle, dort dans les granges.Le soir, c’est le couvre feu. Les volets sont clos et camouflés, les ampoules déguisées avec du bleu de méthylène ne diffusent qu’une lumière parcimonieuse et spectrale, les rues sont obscures faute d’éclairage public.Partout des camions, des engins militaires sont mêlés au matériel de la vie agricole du village. Les troupeaux de vaches, les lourds chevaux ardennais des paysans vont à l’abreuvoir qu’ils partagent avec les chevaux militaires. Deux mondes se croisent, vivent ensemble obligés, s’accommodant des semaines, des mois qui passent. C’est un temps bizarre, un temps d’expectative : « la drôle de guerre »
Le 3 septembre 1939 la France a déclaré la guerre à l’Allemagne, Zélie vient tout juste d’avoir cinq ans. Elle habite alors à Metz, ville de garnison où les armées de terre et de l’air se côtoient.Le père de Zélie est militaire de carrière, engagé à 17 ans à peine dans l’armée de l’air, suivant en cela la voie de nombreux jeunes gens issus de milieux modestes. Il y a appris le métier de mécanicien, passé ses diplômes, pris du galon et s’est marié avec Gilberte Charlotte Désirée rencontrée d’une façon fort fortuite.
Ce jour là parti en reconnaissance à bord d‘un Potez 25 en tant que mécanicien volant et observateur faisant tandem avec le pilote, alors qu’ils survolaient le département de la Meuse, le moteur de l’avion avait eu subitement quelques hoquets et ratées, ce qui était relativement fréquents, mais le pilote avait jugé plus prudent de se poser afin de pouvoir jeter un coup d’œil dans le moteur !
Ce jour là, Gilberte Charlotte Désirée a conduit les deux vaches de la petite ferme familiale en pâture dans la plaine de la Chier. L’herbe y est grasse et abondante en raison des fréquentes inondations de la rivière. Les bêtes ruminent, Gilberte Charlotte Désirée rêvasse. Le temps s’écoule, semble sans histoire, jusqu’au moment où le Potez 25 vient se poser à quelques mètres des vaches. Celles-ci, affolées, stoppent leur rumination et s’enfuient au galop, poursuivie par la jeune fille, bientôt rejointe par les deux aviateurs qui organisent, de facto, un rodéo. Les bêtes ramenées à plus de raison, c’est le moment des présentations !La belle est séduisante, certainement la plus jolie fille du village. Les yeux veloutés, la chevelure somptueuse d’un noir jais, le teint de porcelaine, la taille bien prise. Elle a vingt ans. Elle est certaine que son destin n’est pas d’épouser un gars du coin, un paysan. Elle a horreur des travaux des champs, des travaux du ménage, un intérêt limité pour les animaux de ferme, seul le lavage du linge au lavoir l’agrée. Là, une fois par mois, les femmes, les filles se retrouvent, plaisantent, papotent, cancanent, commentent les nouvelles et affaires du village. Tout y passe : les maris, les enfants, les belles mères, les travers des uns et des autres, les événements familiaux joyeux ou douloureux. Ce lavoir est le gynécée du village, interdit aux hommes qui sont souvent l’objet de moqueries. Gilberte Charlotte Désirée et son amie Risette ne sont pas en reste. A genoux dans leurs baquets de bois garnis de paille, c’est à celle qui tapera le plus fort avec son battoir les épais draps de lin lavés à la cendre de bois, rincés dans l’eau glacée, sortis lourds et ruisselants, essorés de concert, l’une et l’autre à chaque extrémité tordant le drap avec de grands éclats de voix et de rire.
Mais pour l’heure , le plus jeune des aviateurs, le plus petit aussi, 1m68, le plus fluet,50kgs, le plus volubile, le mécano, explique le pourquoi et le comment de leur présence inopinée. Il est vif, drôle et séduit, sous le charme…Quelques mois plus tard, le sémillant sergent Raymond épousera sa jolie lavandière et l’emmènera dans la grande ville, à Metz, où elle découvrira la vie urbaine, habitant dans un casernement, ce lieu particulier où les femmes de militaires sont solidaires car unies par un même destin celui d’avoir un homme susceptible de partir au combat et d’y rester ! La jeune femme s’habituera rapidement à la vie sociale et aux codes de l’univers clos de cette petite communauté où les maris sont si souvent absents en raison des impératifs de service. Les femmes se retrouvent l’après midi autour de l’immuable cafetière, se racontent, sont amies ; les couples se reçoivent à tour de rôle, font la fête aux grandes occasions lors de promotions, fréquentent les bals des sous-officiers et officiers « tenue de soirée de rigueur » où Gilberte Charlotte Désirée brille : elle adore danser, elle gagne tous les concours de valse ce qui lui vaut d’ailleurs les premières scènes de son mari jaloux qui n’a aucune appétences pour ces plaisirs futiles ! Il est vrai qu’il a la langue mieux pendue qu’il n’a le pied léger !Nous sommes alors en 1926, L’année suivante, Gilberte enceinte est revenue dans son village natal auprès d’Augustine, sa mère, pour accoucher d’un garçon, le grand frère de Zélie. Sept ans plus tard, c’est encore auprès d’Augustine qu’elle reviendra pour mettre au monde cette petite fille : Zélie.
Maintenant Zélie a cinq ans, elle attend avec impatience la rentrée à l’école, retrouver les copines et la maîtresse, mais cette année là il n’y aura pas, à Metz de rentrée des classes.La guerre a été déclarée, et aussitôt l’évacuation des populations frontalières commence. Elle porte sur une bande de territoires située au contact des frontières. Pour la France du Nord Est ces dernières, belge, luxembourgeoise, allemande, se confondent avec la ligne Maginot. Cette bande est scindée en deux parties, l’une « avant », l’autre « arrière ». La première jouxte la ligne frontalière, la seconde est une sorte de zone tampon, de dégagement pour les troupes auxquelles il faut laisser le champ libre à l’arrière sur quelques dix kilomètres de profondeur.
Dès juillet 1938, sous l’impulsion des généraux, l’évacuation des régions limitrophes des frontières, de Nice à Dunkerque, a été programmée, entérinée par le Ministère de l’Intérieur, consignée dans un document secret à destination des préfets l’ «I.G.S.38-39 » en clair l’INSTRUCTION GENERALE, à l’usage de Messieurs les Préfets, sur les mouvements de transport et de SAUVEGARDE » L’I.G.S.38-39 détaillait les mesures à prendre : de dégagement de la zones de combat des armées, donc de l’évacuation de la population civile,(à l’exception des ouvriers sidérurgistes) – de protection contre une invasion, soit le repliement – de protection contre les bombardements par la dispersion et l’éloignement.Dès la déclaration de la guerre, les ordres d’évacuation parviennent aux maires des communes concernées. Il est précisé que l’évacuation doit être totale et immédiate. C’est ainsi que des centaines de milliers de personnes sont contraintes de quitter leur domicile avec trente kilos de bagages, des vivres pour plusieurs jours et embarqués dans des wagons à bestiaux, vers des destinations inconnues car seules connues des préfets ! Ces derniers ont reçu une liste dite « Des départements de correspondance », les habitants de la Meuse devant être accueillis en Charente Inférieure, ceux de la Meurthe et Moselle en Gironde, ceux de la Moselle dans la Vienne et en Charente.
Ce 3 septembre 1939, le père de Zélie est à poste fixe, en service commandé, sur la base aérienne 111 de Metz Frescaty ; son grand frère est pensionnaire au lycée de Charleville-Mézières et Gilberte fait sa valise pour rejoindre son village et retrouver le giron d’Augustine, bien décidée à ne pas suivre l’ordre d’évacuation générale qui doit vider la ville des femmes, enfants, vieillards, malades et grabataires ! Tous les trains sont réquisitionnés soit pour les transports de troupe, soit pour les évacués. Les moyens de communication individuelle en automobile sont alors pratiquement inexistants. En conséquence Gilberte, sa valise et Zélie auraient pu rester sur le carreau de la cuisine s’il n’y avait eu Rose et sa « Rosalie ».
Rose c’est le voisine du dessus et Rosalie sa Citroën jaune qui stationne dans la cour suscitant l’admiration voire l’envie. Rose c’est la pétulante épouse d’un jeune lieutenant de l’armée de l’air. Elle est petite, vive, a les cheveux coupés courts, la jupe au genoux, un visage mobile tout en triangle, de grands yeux verts ou gris, c’est selon. Zélie pense qu’elle ressemble à un chat, ou peut être à un ange, mais un ange libéré qui aurait son permis de conduire, et elle l’adore, tout autant que Rose aime Zélie. Celle-ci n’a pas d’enfant, c’est peut être pourquoi elle porte tant d’attention au babillage de la petite fille jamais à court d’imagination et qui n’en finit pas de raconter des histoire pour rester tout près d’elle et la regarder vivre. La voir secouer la tête pour faire virevolter ses cheveux noirs et soyeux, se passer sur le nez la houppette de poudre de riz qui sent si bon l’œillet, étirer ses lèvres dans une drôle de mimique pour y mettre la touche de rouge Baiser et suprême honneur, s’entendre demander « Zélie, est ce que tu me trouves belle ? » et puis l’écouter chanter, fredonner avec l’accent du soleil car Rose est fille du sud exilée sur cette terre de Lorraine par amour pour son lieutenant.
Elle aussi doit partir, et charge sa « Rosalie » de l’essentiel et de l’inutile pour un improbable voyage. Encore un dernier baiser à Zélie, qu’elle trouve à côté de Gilberte indécise, un peu perdue, se demandant s’il est encore raisonnable d’essayer d’avoir un train pour rejoindre Augustine. Aussi quand Zélie supplie Rose de l’emmener avec elle, cette dernière n’hésite pas et dit naturellement qu’en se serrant un peu, en faisant un petit détour, elle pourra les déposer chez la grand-mère !Avant de monter dans la voiture la petite fille a quand même demandé : « Pourquoi on s’en va ? » et Gilberte et Rose, de concert, lui ont répondu « Parce que c’est la guerre ! »
Zélie est coincée sur la banquette arrière entre bagages, oreillers, couvertures, mais, quand la voiture démarre, elle est princesse en carrosse, comme dans les contes de fées. C’est la première fois qu’elle est dans une automobile qui plus est conduite par Rose, un vrai bonheur. Elle a déjà oublié qu’elle quittait sa ville, son école et tout le reste…c’est la guerre et Zélie trouve amusant de partir à l’aventure, d’autant qu’elle sait qu’au bout de cette aventure elle retrouvera Augustine, sa petite maison, son grand jardin et la rue du cul de plomb.De là à Metz il y a une centaine de kilomètres, cependant les routes principales sont tellement encombrées par les troupes qui montent vers la frontière soit avec le matériel roulant, soit à pied, que Rose est obligée de prendre des chemins détournés avec le risque de tomber en panne d’essence, les stations service sont rares et situées dans les villes importantes. Ce qui ne manque pas de se produire à quelques dix kilomètres du point d’arrivée. Et c’est ainsi, que la « Rosalie » de Rose a fait une entrée remarquée et peu glorieuse dans le village, attelée qu’elle était à un superbe Ardennais conduit par un fermier transformé en« dépanneur- secouriste ». Il a fallu réveiller la petite fille qui, n’ayant pas vu passer le temps, est toute émerveillée d’être déjà arrivée dans son village natal alors que le voyage avait pris la journée ! Entrée dans la maison de sa grand’mère, en signe de reconnaissance, tel un chiot elle a commencé à en renifler l’odeur : mélange subtil du fumet de la soupe au choux qui mijote, de levain, celui qui sert pour faire le pain chaque semaine, de la cire encaustique des meubles, et des relents de foin qui proviennent du grenier.
La maison d’Augustine est typique des maisons villageoises lorraines qui se soutiennent car toutes mitoyennes et se serrent le long des rues, alternant lieux d’habitation, étable et grange. Cette configuration est faite pour conjurer le froid des hivers particulièrement longs et rigoureux : hommes et bétail, vivant en promiscuité, se tiennent mutuellement chaud. Le corps de logis comprend au rez de chaussée deux pièces. La cuisine, donnant sur la façade principale rue de l’Abreuvoir, avec la cheminée où une cuisinière à bois a remplacé le feu à l’âtre, à côté une porte donne accès à la pièce à vivre appelée en patois « Pèle » car elle comporte un grand poêle autour duquel tout le monde se retrouve en hiver, un lit de « coin » est situé dans un angle de la pièce près de la fenêtre qui donne sur la rue du Cul de plomb. Sur l’autre mur, à droite en entrant, une porte donne accès directement à ce qui fut l’étable du temps où il y avait des vaches, et la grange où l’on empilait les gerbes de la moisson. Sur le mur de gauche, un escalier qui monte à l’étage où se trouve deux chambres à coucher. L’escalier se prolonge au-dessus jusqu’au grenier.
La maison est située entre deux rues, la façade principale donne sur la rue de l’Abreuvoir qui aboutit au lavoir tant aimé de Gilberte, le derrière de la maison donne sur la rue du Cul de plomb, le domaine privilégié de Zélie. Là, elle a décrété, depuis toujours, qu’elle était chez elle ! Cette rue du Cul de plomb n’a que quelques centaines de mètres de long , légèrement en pente, elle rejoint en son point le plus bas, la rue de l’Abreuvoir et se termine en son point le plus haut en cul de sac donnant sur les arrières des jardins voisins. Elle sépare la maison du jardin d’Augustine qui, pour la petite fille ressemble aux descriptions qui lui ont été faites du Paradis !
Le jardin d’Augustine est une corne d’abondance. Tout au long de l’année, tout y pousse, y mûrit, y fleurit. Il y a le carré potager avec emplacements pour les pommes de terre, choux, carottes, navets, poireaux, artichauts,haricots blancs et verts, petits pois, oignons, échalotes. Il y a le carré « qui sent bon » comme l’appelle Zélie, celui des herbes aromatiques, le persil y côtoie le cerfeuil, le thym, la sauge et le fenouil. Il y a le carré rouge, celui de la gourmandise, avec les premières fraises que la petite fille surveille chaque jour, les framboises qu’elle garde un peu au creux de la main comme des bijoux précieux avant de les enfourner dans la bouche, les groseilles rouges qu’elle égrène entre les dents, écrase avec la langue contre le palais pour jouir pleinement du jus sucré et un peu acidulé, les groseilles à maquereaux qui ressemblent à de petits ballons translucides, couleur d’ambre. Il y a le carré aux fleurs, luxuriant, en perpétuel renouvellement, pourvoyeur de bouquets, en mai pour décorer les reposoirs des fêtes mariales, toute l’année pour fleurir les tombes de quelques soldats oubliés de la guerre de 14/18, aux origines perdues, morts et enterrés là, par inadvertance, dans le petit cimetière où Augustine ne manque jamais d’aller accompagnée de la petite fille.
Et puis, il y a le verger avec les arbres à prunes : la mirabelle aux joues dorées piquetées de taches de rousseur, la quetsche en robe épiscopale, ineffable sur les tarte d’Augustine, la prune de Prince de la taille d’une bille d’un bleu profond, au cœur vert tendre et sucré comme du miel, la grosse Sainte-Catherine pourpre et généreuse toute en chair juteuse et l’aristocratique Reine Claude qui s’éclate impudique, sous l’effet de la chaleur.Au bout du jardin, il y a LUI, le pommier, l’arbre préféré de Zélie, au tronc rugueux, aux branches basses qui ploient, au mois d’août, sous le poids des pommes Rambour vertes, striées de rouges, fondantes, acides, sucrées, bonnes à tout : à manger au couteau, à cuire, au four, en compote, en tartes. Ce pommier c’est l’ami, celui auquel la petite fille se raconte, se confie, non pas bêtement, assise sur l’herbe au pied du tronc, non, là haut, où elle grimpe et se pose maîtresse dominatrice de cet Eden. Elle voit tout sans être vue, l’ensemble de la campagne environnante, le village, en perspective, la rue du Cul de plomb et la place de l’Abreuvoir et « Champagne », son grand copain.
Champagne c’est le gros chien jaune de la ferme du cousin Charles. Il a pour mission essentielle de s’occuper des vaches lorsque le troupeau revient des champs pour la traite. En dehors de cette tâche, il se la coule douce, il bulle, à moins que Zélie n’arrive et le sorte de sa torpeur, en décidant, par exemple, de monter sur son dos et de le transformer en fier coursier ! Ou encore qu’elle s’asseye tout près de lui pour lui chuchoter des secrets à l’oreille ou bien qu’elle fourrage dans son poil pour pratiquer la chasse aux puces. Le chien se prête à toutes ses fantaisies, normal, ces deux là s’aiment.
En ce premiers jours de septembre 1939, Zélie a retrouvé son royaume et s’apprête à faire le tour du propriétaire quand Augustine lui dit : « Zélie, tu ne peux pas aller dans la grange »- « Pourquoi »-« Parce que les soldats y dorment » -« Pourquoi »- « Parce que c’est la guerre ! ».
(à suivre)