Nouvelle vie à la Villa Maglya

Posté le 17/11/2015 dans actualité.

musée privé Beautiran 005Un musée privé vient de voir le jour…La Villa Maglya fait partie de ces petits chefs d’œuvre architecturaux du XVIIIe, maisons dites nobles, comme il y a en tant dans le Bordelais, située sur la  commune de Beautiran ( 2169 habitants) à quelques 24 kilomètres de Bordeaux la métropole. Si elle se trouve enclavée par la modernité urbanistiques d’improbables lotissements, à proximité d’une zone commerciale, véritable disgrace face à un magnifique vignoble d’appellation contrôlée « Graves », elle n’en a pas moins gardé de sa superbe.
Aujourd’hui, elle s’ouvre au grand public et l’accueille dans ses espaces, remis au goût du jour, dédié au « Musée des Techniques », musée privé dont la finalité est l’exposition non seulement des objets de ferblanterie en aluminium de la vie quotidienne d’antan , (en référence à l’activité de l’entreprise DAL’ALU ) mais également des Toiles imprimées de Beautiran, véritables indiennes, qui au XVIIIème et XIXème siècles ont fait la notoriété de la ville.
Ce projet de musée avait été engagé par la municipalité il y a plusieurs années avec l’idée de mettre en valeur l’important fonds constitué par les collections de tissus d’indiennes collectionnés par la ville . L’ancienne manufacture’ a été en activité de 1797 à 1832. En 1826 elle employait 112 personnes à Beautiran et 50 « tisseuses » à Cadillac. (Il s’agissait alors des détenues de la prison de jeunes femmes située dans le château des Ducs d’Epernon !) L’entreprise cessera définitivement son activité en 1832 en raison de problèmes dus à une mauvaise gestion mais aussi à une concurrence accrue. Les outils et machines ont été dispersés lors de la liquidation et récupérés par d’autres manufactures françaises et quelques villageois.
Mais, bref, la municipalité a du se désengager de ce projet qui pouvait être subventionné par l’Etat lequel exigeait en contre partie des moyens humains et matériels que les finances communales ne permettaient pas d’assumer. Par contre lorsque Marie-Françoise Micouleau, instigatrice du « Musée des Techniques » et possédant également un fonds  de toiles a présenté à la mairie ce nouveau projet, cette dernière a compris que c’était aussi un moyen d’exposer une partie des pièces en sa possession. Une convention a donc été établie entre les deux parties précisant les conditions de prêt notamment en termes de sécurité et de protection.
Le « Musée des Techniques » a été inauguré ce samedi 7 novembre.
La Villa Maglya est composé d’une maison de maître, corps de bâtiment central et de deux bâtiments latéraux dans lesquels se trouvent les salles d’exposition du musée Dans le bâtiment latéral de droite, une salle est consacrée à la « ferblanterie en aluminium» ainsi qu’à une  exposition temporaire sur la guerre de 14-18, centenaire oblige ; dans une autre salle, une chambre à coucher XIXème est reconstituée mettant en valeur les célèbres Indiennes. L’autre bâtiment latéral à gauche est réservé aux expositions temporaires ainsi qu’à une boutique où le visiteur peut d’ores et déjà faire son « Marché de Noêl » et choisir parmi les nombreux et ravissants objets présentés qui ont aussi l’avantage de l’originalité.

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Pour en savoir plus le lecteur pourra se reporter au n° 60 des Cahiers de l’Entre-deux-Mers, article « Les Belles Indiennes » Pour le consulter : www.routefmauriac.org puis cliquer sur Cahiers-Entre-deux-Mers, puis n° 60.
Villa Maglya ( rue de Balambits.33640 Beauriran Site Internet :www.musee-maglya.fr
Courriel : Le musée est ouvert les mercredis, samedis et dimanches après midi.

 

Les belles heures des Orgues historiques de la Réole.
orgue rose 002C’est en 1764 que le prieur de l’église Saint Pierre de la Réole commande un orgue à Jean Baptiste Micot, l’un des plus grands facteurs de l’époque, dont il avait pu admirer le travail que ce dernier avait réalisé avec ses deux fils dans l’église Saint Michel et l’église Saint Seurin où l’on peut encore voir leurs buffets. C’est ainsi que l’église Saint Pierre a été magnifiée pendant toute la deuxième moitié du XVIIIème grâce à un orgue superbe, œuvre de Jean-Baptiste Micot.
Ce dernier bourgeois lyonnais, soyeux à l’origine, quitte le monde de la soie car passionné par l’invention d’instruments de musique il décide d’en faire sa nouvelle profession. Très vite il est distingué pour ses « orgues en table » qui sont de petites orgues habilement dissimulés dans des meubles de salon. Remarqué par le reine Marie Lesczinska, épouse de Louis XV, il devient alors son facteur en titre à Versailles.
Pendant la période troublée de la Révolution l’orgue ne subit aucun préjudice mais subira toutefois le contre coup de dommages collatéraux subit par la cathédrale Saint André de Bordeaux qui avait été complètement dévastée. L’archevêque d’alors accapare les trésors de l’église saint Pierre de la Réole dont l’orgue. En fait en quelque sorte, il déshabille Saint Pierre pour habiller Saint André! Ce sera d’ailleurs pour cet orgue le début d’une longue errance qui a duré plusieurs siècles. En effet après une dizaine d’années passées à Saint-André, en 1812, il est à nouveau transféré dans l’abbaye Sainte Croix ayant fait l’objet d’un échange avec le Dom Bedos
(Instrument construit et portant le nom du célèbre facteur d’orgue du XVII ème siècle) que possédait cette dernière. Le transfert concerne essentiellement la partie instrumentale de l’orgue Micot dans le buffet de Dom Bedos.
En 1855 et ce pendant deux ans, l’orgue sera reconstruit par les facteurs Wenner et Götty dans le style de l’époque mais en réutilisant une partie de la tuyauterie d’origine – Ces travaux reprendront de 1898-1899 par Gaston malle, successeur de Wenner. Il faut attendre 1977 pour que la partie instrumentale comportant les éléments des facteurs Micot et Werner, soit classée au titre des Monuments Historiques.
Le 27 juin 1985 ce sera le dernier concert à Sainte Croix avant le démontage de la partie instrumentale (Micot-Wenner) … toute la tuyauterie se retrouvant en caisses et stockée !
S’ensuit une longue période de silence jusqu’au jour où l’association des Amis des orgues de Saint Pierre de la Réole sous la présidence de Régine Clavet, réunit des fonds, appelle au Mécénat et encourage les autorités à « se bouger » et… en 2010, après une si longue absence, a lieu le retour donc le transfert de la partie instrumentale Micot-Wenner à La Réole. L’on entre dans un cycle d’appels d’offres pour effectuer les travaux de restauration concomitants avec ceux entrepris sur l’église Saint Pierre. Cependant le 6 mars 2012 l’orgue Wenner-Micot fera encore un ultime voyage mais cette fois pour la bonne cause, celui de son transfert à Saint Didier dans les ateliers du facteur d’orgues Pascal Quoirin pour une remise en beauté définitive.
Retour en 2015 au sein de son église Saint Pierre avec une inauguration en grande pompe les 13-14-15 novembre !
La messe est dite, enfin !


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