Chers collègues élus,
Je prends connaissance de vos réactions, un peu tardives au malheureux chantier des quais de Langoiran, et je me permets de vous faire part des amères réflexions qu’il suscite chez moi
A la demande du Président de la Communauté de Communes de l’Entre-deux-Mers, Monsieur Faye, j’avais été invité, en tant qu’historien du patrimoine, à participer à la première réunion de mise en œuvre du projet de réfection des quais de Langoiran. J’avais fait part de l’intérêt patrimonial et historique incontestable du site et de la nécessité de tenir compte de la fonction initiale de ces aménagements pour en apprécier la qualité.
La caractéristique utilitaire, notamment relative au trafic commercial et automobile (qui prend le relais de celui, très actif, lié à l’activité portuaire jusque dans les années 50) et minérale, ne s’opposait pas à la restauration de rangées de marronniers (plantés vraisemblablement entre les deux guerres mondiales), Ce principe de respect de la fonction, de l’usage et des matériaux et des modalités d’aménagement qu’ils impliquaient m’apparaissait essentielle ; elle eut permis de conserver de nombreuses places de stationnement et de restaurer les accès à la rivière à l’image de ce qui a été réalisé avec bonheur sur quelques mètres carrés dans l’axe de la place Aimé Gouzy.
Je suppose que mon intervention n’a pas été appréciée par les aménageurs puisque je n’ai jamais plus été invité.
Au delà de cet évident mépris de l’histoire et de la valeur patrimoniale du site qui a présidé au choix opéré par les maîtres d’œuvre, et bien évidemment des maîtres d’ouvrage, le réaménagement des quais de Langoiran fait apparaître non pas de simples dysfonctionnements mais un refus délibéré de prendre en compte la réalité économique et financière de cette opération. Celle ci, en effet n’est que très partiellement financée par la commune ; son initiative remonte à des décennies, le relais avait été pris avec détermination par la CDC des Vallons de l’Artolie et repris avec un moindre enthousiasme par la CDC des Portes de l’Entre deux Mers. Or il semble qu’à aucun niveau les instances de la CDC n’aient été consultées sur les partis pris d’aménagement des maîtres d’œuvre (et donc d’ouvrages).
Cet aménagement n’est qu’une étape d’un projet plus ambitieux qui intéresse toutes les communes riveraines de la Garonne. J’ai eu déjà l’occasion de protester en commission économique de la CDC contre le coût exorbitant d’une étude pour le “Cheminement doux” envisagé sur les digues, dont on peut sans difficulté démontrer l’inadéquation aux besoins réels des populations et au développement touristique qu’il prétend servir. Je suis tout à fait disposé à argumenter de manière détaillée devant un public plus large que celui d’une commission qui, à mon souvenir , ne devait pas compter plus d’une dizaine de membres. Le Procès Verbal de cette réunion reste consultable et j’avais demandé que mon intervention y soit signalée.
Plus inquiétante est la manière dont les responsables du projet de l’aménagement des quais de Langoiran ont délibérément tenu à l’écart de son avancée la commune voisine du Tourne : dans le cahier de charge, si tant est qu’il y en ait eu un, la prise en compte de l’existence de l’autre coté de l’Estey, à une quinzaine de mètres donc de la rive occidentale des quais “minéraux”, d’une vaste esplanade enherbée et complantée de magnifiques platanes plus que centenaires aurait pu conduire les aménageurs à relativiser l’intérêt de la création “ex nihilo” de pelouses de square à peine dignes de ce nom qui ne font que restreindre l’utilité de ce bel espace urbain.
Ceci illustre une fois encore la situation ubuesque d’un village géré, ou plutôt non géré, par deux communes dont les élus montrent de part et d’autre une invraisemblable mauvaise volonté à collaborer à une saine politique d’aménagement urbain. Nous avions déjà tenté, avec quelques élus des deux rives, dans les années 1990 de favoriser un rapprochement entre les deux municipalités et nous avions réussi, en mobilisant les associations , à réaliser un nettoyage des rives de l’Estey soutenu par les municipalités d’alors. Ayant du renoncer à me représenter aux élections municipales et interrompre, pour des raisons professionnelles, mon intense activité de “lobbying”, l’entretien de l’Estey a été peu à peu abandonné. J’ai tenté au début du dernier mandat municipal, de mettre en place une commission intercommunale dont les premières réunions ont bien montré l’incapacité de mes collègues à faire part de la moindre bonne volonté pour aller au delà de pseudos collaborations qui se limitent en fin de compte à la présence de quelques élus de chacune des municipalités aux cérémonies des 11 novembre et 9 juin ; la seule “réussite” est celle de l’organisation des fêtes de la musique, non pas que l’on ait pu parvenir à les organiser conjointement, mais le fait qu’elles soient organisées alternativement par chacune des communes conduit du moins à ce qu’elles ne se concurrencent pas…
Le scandale, car c’en est un à mes yeux, de l’aménagement des quais de Langoiran dont le coût extrêmement élevé, au vu de la médiocrité des réalisations, ne garantit même pas la possibilité d’un entretien financièrement raisonnable, aidera peut être à améliorer la gestion de ce village qui pourrait devenir, s’il était convenablement géré, un des plus attractifs de la Garonne, bien au delà de la Communauté de communes des Portes de l’Entre- deux- Mers.
Ma longue expérience de citoyen du village de Langoiran-Le Tourne et celle de mes trois mandats municipaux au Tourne, me permet d’en douter. On peut, certes imaginer des collaborations bien identifiées, telles celles que permettaient les anciens SIVOM, mais ces structures ont été marginalisées par les “compétences” des CDC et du reste, l’histoire des SIVOM de Langoiran-Le Tourne s’est dissoute dans l’acrimonie de revendications financières et de récriminations de tous ordres qui en ont démontré les limites.
Je demeure persuadé que la seule solution réside dans la création d’une “commune nouvelle” à laquelle les élus de Langoiran seraient assez ouverts, dans la mesure où ils imaginent, tout à fait à tort selon moi, qu’ils en tireraient un avantage électif mais qui, pour la même raison effrayent les élus du Tourne qui redoutent d’y perdre leur “identité” (et leur siège de maire, adjoint ou conseiller).
L’incapacité intellectuelle de se projeter dans une structure communale en accord avec la réalité du territoire est, de fait, la raison première de ce refus d’envisager une solution rationnelle à la mise en place de structures municipales adaptées à la crise larvée que nous vivons depuis des décennies et qui ne cesse de s’aggraver : circulation, stationnement, gabegie financière, gaspillage d’énergie : méfiance, absence de solidarité etc…
J’espère que les élections à venir pourront mettre la nécessaire collaboration entre les deux communes au niveau de préoccupation qu’elle requiert, mais je crains que la prise de conscience, très largement partagée par les habitants du territoire, n’aboutisse qu’à l’affichage de sentiments de bonne volonté uniquement électoraliste.
Je reste, bien entendu à votre disposition pour participer à un éventuel débat sur tout projet de création de commune nouvelle ou de toute autre forme de collaboration structurée qui pourrait être proposée dans le cadre de la campagne des municipales du mois de Mars
Bien cordialement. Philippe Araguas.
Note de la rédaction.
Dans le dernier numéro du Magazine d’information de la communauté de communes des Portes de l’Entre-deux-Mers intitulé “Horizon Garonne”, reçu début janvier , à la rubrique “Actus”, on peut lire ” Les Quais de Langoiran réhabilités ! ça y est! Depuis cet été les quais de Langoiran ont retrouvé charme et accessibilité. Des trottoirs, des voiries neuves et au bord de l’eau, un quai pavé qui mène à un nouveau parvis et à une passerelle en bois surplombant le fleuve. Avec l’automne les dernières plantations et le mobilier urbain ont été installés. Transats, tables, jeux poubelles et mise en lumière”-
Pour information les travaux étaient encore d’actualité la veille de l’inauguration du “Port réaménagé” par la municipalité de Langoiran, prévue le 9 décembre 2019, et pour cause. Une première petite crue de la Garonne avait déjà ingurgité gazon et terre végétale et il fallait d’urgence réparer ces outrages. Las, trois jours après après cette inauguration, la Garonne, qui n’est pas vraiment un fleuve tranquille, s’est à nouveau manifestée mais cette fois beaucoup plus violemment, la crue noyant l’ensemble des travaux réalisés, embarquant tout ce qu’elle pouvait sur son passage.
Les élections municipales approchent, il est vraisemblable que le maire de Langoiran actuel compte (comptait?) bien mettre en avant “son sens inné de l’aménagement du territoire communal” avec la réhabilitation du port. Pour que cette réhabilitation fut réussie il eut fallu aussi avoir quelques connaissances non seulement sur le patrimoine historique, culturel, sociologique du port, de la façade des quais, mais intégrer également l’historicité des “humeurs” de la Garonne au fil du temps. Hélas nous sommes dans une période où l’on confond souvent vitesse et précipitation, où la médiocrité fait florès -il n’est que de voir les éléments dits urbains choisis- notamment les lampadaires . Il reste que les riverains vont devoir faire avec ce qui n’est plus véritablement un port, un lieu devenu ordinaire où, apparemment, on compte sur une “future” guinguette,pour redonner une âme au lieu et remplacer par des odeurs de friture l’air venu du large avec le mascaret . Ainsi va le nouveau monde ! Colette Lièvre
Bravo pour ce papier. Cet aménagement est moche, inutile, dangereux, laid et minable.
C’est à pleurer
Florence Mothe
La critique est toujours facile lorsqu’on ne fait rien et que l’on se trouve confortablement installé dans le camp éternel de l’opposition “enragée”. Sachez que le parfait n’est pas de ce monde.
L’aménagement des quais a été réalisé avec goût et soin, en respectant l’environnement, en harmonie avec les batiments qui longent façade fluviale.
Vive le conseil général de la commune de Langoiran!
Vive la commune de Langoiran!
Il est clair que l etude n a été faite ni par quelquun du cru (Langoiran LeTourne) ni par quelqu un connaissant les marées et la Garonne ni l histoire du lieu…… C’est ni fait ni à faire cet aménagement
Concernant Langoiran LeTourne il est évident que c est une seule commune
Cordialement
Jean Louis Torguet
Chère Colette, ton analyse des mécanismes qui produisent au final des choix d’investissement peu judicieux est très juste. L’aménagement des quais en est un exemple comme celui des pontons à Cadillac. Cela interroge sur la manière dont s’exerce la démocratie dans notre territoire (mais c’est souvent pareil ailleurs) et cela interroge également sur la participation citoyenne. Merci de ton regard critique qui éclaire l’histoire de nos communes depuis des années. Belle année à toi.
Je ne suis pas d’accord .Je trouve la réalisation du projet conforme au respect du site et audacieux sur le plan esthétique. Montrer les quais sous les eaux n’est pas intellectuellement recevable car j’aurais pu faire……………………………………………………………………………………………………………….
….. les mêmes photos à Cadillac où les équipements publics et les massifs de végétaux fraîchement inaugurés étaient sous les eaux . J’ai dû mettre des bottes pour aller à la banque.
Les périodes électorales sont source d’inspiration littéraire
Si certains souhaitent la fusion de Langoiran avec le Tourne, c’est uniquement pour des raisons bassement politiques, afin d’ancrer définitivement Langoiran à l’extême-gauche (cf: résultats électoraux du Tourne)
– Sous la Monarchie Constitutionnelle naissante, le 14 décembre 1789, les paroisses ont été transformées en commune. Ainsi la paroisse du Tourne est devenue la commune du Tourne et la paroisse de Langoiran est devenue la commune de Langoiran.
– La commune de Langoiran ne se limite aucunement au port de Langoiran. il ne faudrait pas du reste confondre les deux, et c’est justement ce que font certains.
Martindoit, Gourran, Barreyre, Pé de Loup… pour ne citer que quelques hameaux, n’ont absolument rien en commun avec le Tourne, mais sont plutôt tournés vers la commune de Capian.
C’est pour ces raisons que je souhaite aller encore plus loin dans le délire globaliste territorial, que vous préconisez, en appelant de mes voeux la fusion de Langoiran avec Capian. Cela vous intéresse? je suis sûr que non!
Il n’y a que des gens fraîchement établis dans notre commune, qui ne connaissent donc pas l’histoire de Langoiran ou les héritiers des “enragés” de 93 pour vouloir la fusion du Tourne avec Langoiran.
La conception des territoires locaux a beaucoup évolué depuis 1789. Sans être globaliste (ou mondialiste …), rappelons que selon l’INSEE (2019):
“L’unité urbaine est une commune ou un ensemble de communes qui comporte sur son territoire une zone bâtie d’au moins 2 000 habitants où aucune habitation n’est séparée de la plus proche de plus de 200 mètres. En outre, chaque commune concernée possède plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
Si l’unité urbaine s’étend sur plusieurs communes, l’ensemble de ces communes forme une agglomération multicommunale ou agglomération urbaine. Si l’unité urbaine s’étend sur une seule commune, elle est dénommée ville isolée.
Les unités urbaines, datées de 2010, ont été établies en référence à la population connue au recensement de 2007.”
Langoiran-Le Tourne est donc une agglomération communale. Pour contrer cette évidence, différentes possibilités sont envisageables. 1) Construire un mur sur l’estey (et le faire financer par les voisins), 2) raser les habitations se trouvant à moins de 100 mètres de part et d’autre de l’estey, 3) etc.
L’Unité urbaine, est une appellation qui n’est ni juridique, ni historique, mais qui appartient indubitablement au vocabulaire géographique (humaine), voir au discours politique. “Unité Urbaine” sont des mots qui ont été forgés, non pas au cours de notre longue histoire monarchique et républicaine, par la tradition; mais par quelques techno-professeurs du CNRS afin d’étudier au plus prêt la localisation, les activités, la mobilité des populations d’un territoire donné. C’est donc un outil!
En outre, c’est un concept qui ne tient absolument pas compte des réalités sociales, comme par exemple du processus de gentrification (cf:Favory)
Dans ce cas, si l’on devait se baser sur le concept d’unité urbaine pour redessiner le territoire national, à l’échelon local, et vu l’étalement urbain massif qui a débuté dans les années 90 et qui continue, hélas, encore, cela se traduirait inexorablement par une fusion exponentielle de bon nombre de communes en Gironde… Beguey/Cadillac, Bordeaux avec toutes les communes qui jouxtent la vieille cité du XVIIIe siècle, Latresne/Carignan, Le Pied du Château/Lestiac/Paillet… Cela serait donc, passez-moi l’expression, la porte ouverte à du grand n’importe quoi.
Je terminerai mon commentaire en vous signalant que le port de Langoiran et la commune du Tourne rassemblent à peine 2000 habitants.
C’est vrai qu’il est extrêmement détaché de la réalité de dire que les deux ne forment qu’une seule agglomération. Après tout, l’Estey fait bien vingt-cinq de large, donc on ne peut pas du tout voir son voisin quand on en est riverain alors que celui-ci habite dans la commune d’en-face, et on ne peut absolument pas passer d’une commune à une autre en littéralement trente secondes en passant un pont de 21 mètres.
Il est également vrai qu’il est indescriptiblement éloigné du territoire et des habitants de constater que les deux mairies sont distantes de 400 mètres à pied et qu’à aucun moment on ne traverse de zone non-urbanisée entre les deux.
Il est très détaché de la réalité du terrain de dire que les deux communes ont une histoire très liée, que l’Estey et la Garonne ne sont pas des éléments communs et ancrés dans les cultures des deux communes.
Il n’est absolument pas vrai que les deux communes dépendent des mêmes EPCI (intercommunalité mais aussi syndicats) et donc sont soumises aux mêmes régimes et fonctionnement, qu’il y a des employés et fonctions partagées.
Dans la vie de tous les jours, il est incontestable que les habitants du Tourne, de Tabanac et de Langoiran ne vont pas dans les commerces et associations de l’une ou l’autre de ces communes, ne vont jamais se récréer/se promener en outrepassant, parfois sans le savoir les sacro-saintes frontières qui font de Langoiran un territoire différent du Tourne ou du Tourne de Tabanac. Je le vois aussi bien parce que je ne vais jamais au marché de Langoiran comme tous ceux qui habitent au Nord de l’Estey parce qu’après tout, c’est pas chez nous, ça nous est interdit. Et d’ailleurs, de ce fait, je ne fréquente pas du tout les langoirannais, comme mes concitoyens : nous sommes des communes totalement différentes, on ne se mélange pas !
Non non, vous avez raison, ce n’est que de la science éloignée du territoire qui définit des règles purement illogique par rapport à la réalité. Clairement, c’est le but des définitions, d’ailleurs, de ne pas coller à la réalité.
Si on part de ce principe, on peut se rendre compte que les limites communales sont parfaitement illégitimes également. Vous vous contredîtes de plusieurs manières à ce sujet, d’ailleurs :
– Vous ancrez la légitimité actuelle sur la fondation des communes il y a plus de deux-cents ans. Mais vous dîtes vous-même qu’avec l’étalement urbain la réalité a changé. On le voit bien d’ailleurs chez nous : Tabanac est dans le prolongement du Tourne alors que ce n’était pas le cas avant. Donc actualisons, non ?
– Les délimitations historiques étaient elles-mêmes contestables : Les paroisses du Tourne et de Langoiran se sont toujours fait face : Saint-Léonce et Saint-Étienne sont distantes de 300 mètres mais elles ont été séparées, alors que le Pied du Château dépendait de Saint-Pierre-ès-Liens plus éloignée… et cette paroisse a été incorporée à Langoiran. Si vous voulez un exemple plus extrême, Pellegrue a été formée de onze paroisses différentes dès la création des communes et pour autant ça n’est jamais paru absurde. D’ailleurs, je me permets de citer une expression très locale et évocatrice que j’entendais d’un couple d’un âge respectable de Cadillac il y a maintenant de longues années, afin de signifier “C’est du pareil au même” : c’est Le Tourne à Langoiran !
Vous mentionnez à juste titre les hameaux et lieux-dits qui ne sont pas orientés vers le port, mais vers Capian (ou vers Lestiac, parce que le Pied du Château est finalement un simple prolongement de Lestiac-sur-Garonne) comme composantes de la commune mais vous soutenez le morcellement actuel en séparant Le Tourne et Langoiran. Finalement, cela amène un peu paradoxalement à lire que :
– Vous reconnaissez finalement en Langoiran un non-sens. Donc autant l’éclater entre le Port en la fusionnant avec Le Tourne, le Pied du Château en le fusionnant avec Lestiac, incorporer l’Est dans Capian. Ce serait alors orienter au mieux les habitants avec la commune qui les polarise. Mais au final, c’est aussi en lien avec ce que vous dénonciez plus haut : vous fondez l’orientation des hameaux de l’Est sur Capian sur une base purement géographique. Sauf que dans les faits, il n’y a aucun commerce à Capian, les habitants de Peybotte se tournent donc vers… le port (ou Lestiac).
– Que dans les faits, les langoirannais ne sont pas attachés à leur commune mais à là où ils habitent. Sauf que là où il y a le plus de langoirannais, c’est autour de l’Estey… Donc que finalement, ce qui compte le plus pour la majorité des langoirannais, c’est le fait d’habiter au port, plus que d’habiter à Langoiran. Pareil pour ceux du Tourne. Ainsi donc on gagnerait en simplicité à n’avoir qu’une seule commune, ou en tous les cas, la délimitation n’a plus aucun intérêt.
Il faut revoir son histoire de la géographie démographique et de l’aménagement en France. L’étalement urbain a commencé bien avant les années 90, dès les années 50 avec une explosion dès la fin des années 60.
D’ailleurs, vous reconnaissez vous-même que l’étalement urbain continue “hélas” encore. Avec un émiettement communal, même si maintenant avec les intercommunalités et donc les PLUI et orientations communes, on facilite l’étalement urbain puisque chaque commune fait à sa sauce, là où avec moins de communes, il est plus facile de réguler celui-ci en ayant une vision globale. Si Créon et Le Pout ne formaient qu’une seule commune, il y a fort à parier pour que l’urbanisation soit dirigée par la mairie autour de la bastide de Créon, puisque c’est plus simple d’y bâtir (en termes de raccordement réseau et de proximité aux services pour les habitants) -et de manière plus dense- et plus autour du Pout, là où actuellement, on construit aux deux endroits.
Et effectivement, il faudrait fusionner des communes du coup, puisque comme vous faites bien de le souligner on se retrouve avec des limites qui n’ont plus lieu d’être. Enfin vu que vous êtes incapable d’argumenter sur le fait que ça vous dérange à part dire “Ah non, on aurait des fusions à Béguey et Cadillac” [même problématique que chez nous, au passage : c’est vrai que les habitants de Béguey ne vont JAMAIS à Cadillac, ça leur changerait la vie d’habiter à Cadillac-Béguey, du tout au tout !]. Ce qui vous gêne, c’est juste l’idée que ça change.
En quoi cela serait du grand n’importe quoi ? Je vous conseille d’aller regarder les délimitations administratives du côté de la départementale entre Saint-André-de-Cubzac et Libourne pour vous rendre compte que le grand n’importe quoi par manque de fusion et immobilisme non-motivé est déjà en place. Depuis la création des communes.
Le grand n’importe quoi, c’est de ne rien faire et de trouver normal qu’on ait des communes qui font doublon, fonctionnent en tandem mais sont toujours séparées, ce qui signifie qu’on paye deux indemnités de conseils municipaux, l’entretien et le chauffage de deux mairies, qu’on ait besoin de syndicats mixtes qui parfois pourraient être supprimés si on avait une seule commune au lieu de deux ou trois qui pourtant ne forment qu’un seul ensemble dans les faits (donc pas de frais de gestion, pas de réunion a organiser spécifiquement pour ça, …), qu’on doive faire deux contrats (voire deux appels d’offre) pour refaire une portion de route commune à deux villages qui pourtant se suivent sans rupture et donc que non seulement ce soit plus long mais en plus plus cher (donc pour le contribuable) [à moins qu’on ne délègue la compétence à l’intercommunalité mais pour qui la route en question ne sera peut-être pas une priorité parce qu’il y a trente autres communes à satisfaire conjointement].
“Je terminerai mon commentaire en vous signalant que le port de Langoiran et la commune du Tourne rassemblent à peine 2000 habitants.” : Et donc ?
Là encore, ça dessert votre “argumentation”.
– En premier lieu, cela signifie qu’il pourrait y avoir un poids plus important de la commune nouvellement créée au sein de la CC là où vous rappelez qu’actuellement c’est donc encore moindre.
– En signifiant “À peine”, vous sous-entendez que 2 000 habitants c’est faible pour une commune. Bah alors raison de plus, parce qu’actuellement, ça fait deux communes qui comme elles ne sont pas fusionnées, sont encore plus petites, donc autant limiter ce handicap.
– 2 000 habitants (alors déjà, vous êtes fort de savoir combien d’habitants vivent dans quelles parties de la commune, sachant que Langoiran est trop petite pour être divisée en IRIS, ce sont donc des données qui n’existent pas), ça veut donc dire qu’on a minimum 1 200 personnes (pour simplifier) qui habitent au port sur la commune de Langoiran. Donc une bonne majorité des langoirannais qui vivent autour du port, plus la quasi-entièreté des habitants du Tourne. De ce fait, la grande majorité des habitants des communes (et même juste de Langoiran) vivent au port, ce qui justifie d’autant plus l’intérêt de tenir compte du fait que Langoiran est composée de ce quartier. Ainsi, certes, Langoiran est également composée de lieux-dits plus éloignés (qui au fond restent très liés au quotidien avec le port) mais elle est surtout composée du port. Quartier du port formé avec Le Tourne et dont les habitants passent outre les limites communales au quotidien (mais qui payent quand même un peu le fait que leur commune s’arrête à l’Estey alors qu’il y aurait des économies à faire.
– 2 000 habitants, ce n’est pas beaucoup, selon vous-même puisque “à peine” (et globalement 3 000 pour une commune Langoiran-le-Tourne). Donc vous pensez réellement qu’il y a une forte volonté d’ancrer Langoiran dans un quelconque parti politique ? Que la commune soit dirigée par les Républicains ou NPA, ça ne changera pas grand chose. Et si vous voulez dire “En faire un bastion au sein du canton/département/…” : ce sont les voix individuelles qui comptent et non la représentation majoritaire au sein de la commune, donc qu’il n’y ait qu’une commune ou deux, ça ne changera rien.
Il n’y a aucune volonté politique de faire de Langoiran un fief national des communistes (et si c’était le cas, une telle ambition pour une commune si petite serait remarquable, indépendamment de toute opinion politique). Juste de la logique, du pragmatisme.