Valeurs !
Ah ! ces valeurs, ils en parlent, ils en causent, ils les mettent à toutes les sauces. Les valeurs sont actuellement le plat de résistance de nos « toqués » de la politique. Cependant ces valeurs, que l’on aurait pu croire universelles parce qu’humanistes avant tout, ont un goût tout particulier selon qu’elles sont accommodées par ces Maîtres queue passés dans l’art de les napper avec la sauce concoctée par leurs soins.
Lors de ces dernières élections, les citoyens avaient à la carte :
– valeurs agrémentées à la sauce brune, relativement indigeste, susceptible de vous donner la nausée !
– valeurs à la sauce aigre-douce, comme son nom ne le laisse pas présager, pouvant provoquer quelques aigreurs d’estomac si usage immodéré.
– Valeurs à la sauce piquante, au risque d’échauffer les sangs et voir la vie en rouge.
– Valeurs à la sauce aurore, addiction assurée mais risque d’oublier le principe de réalité.
– Valeurs à la sauce verte, telle la nouvelle cuisine sort des sentiers battus privilégiant la parcimonie et la qualité à la goinfrerie de la grande bouffe, et naturellement suscite la méfiance !
Les Français se sont déterminés préférant les valeurs à la sauce aurore à toutes autres, ce qui, pour autant, n’a pas fait cesser le débat sur le « fondamental des valeurs » si l’on en juge par les propos d’un élu UMP, et non des moindres[1], déclarant « …sur le fondamental des valeurs nous n’avons pas les mêmes valeurs… » Ah bien ! Voilà une rhétorique un peu courte qui a laissé l’auditeur perplexe sur la nature profonde des valeurs en question, peut être aussi difficile à expliquer que la recette d’un plat de salmigondis ? Ceci pouvant expliquer cela !
Colette Lièvre