Cumul et népotisme !

Posté le 18/03/2013 dans La petite chronique.

Personne ne s’y attendait ! Pas même Dieu ! Dont il est pourtant le représentant officiel sur cette terre pour plus d’un milliard de fidèles. Benoit XVI malgré l’onction des saintes huiles, le souffle du Saint Esprit, a été rattrapé par sa condition d’homme et a déclaré forfait !

Cette démission papale, si rare, qu’elle n’était pas intervenue depuis le XIIème siècle (croit savoir Félicité) est saluée, par les média et les VIP au fait des arcanes de l’église, comme un acte courageux et moderne. Moderne car si inattendu de la part de cet homme d’église considéré comme conservateur et plus attaché aux dogmes théologiques qu’à prendre en compte les soubresauts de la vie d’aujourd’hui. Cette démission a plongé la curie dans la sidération avant qu’elle ne se resaisisse. Le temps presse. Il faut élire un nouveau pape avant que les cloches de Pâques ne reviennent résonner dans nos clochers après leur petit voyage à Rome. La curie qui a souvent rimé avec curée et  intrigues plus vives que jamais au moment où il lui fallait désigner le nouveau chef de l’Eglise. si l’on en croit les historiens et les habitués du Vatican, est en quelque sorte prise de court. La communauté catholique retient son souffle dans l’attente de voir la fumée blanche s’élever une fois de plus dans le ciel, signe qu’un nouveau pape a été élu.

L’attitude de Benoît XVI suscite quelques réflexions chez Félicité qui se dit que nos élus républicains de tous bords pourraient en prendre de la graine. Voilà un homme aux plus hautes fonctions entre Ciel et terre qui n’hésite pas à reconnaître qu’il ne se sent plus capable d’assumer sa mission considérable, bref qu’il est has been. Il semble à Félicité que beaucoup de citoyens français aimeraient retrouver autant d’humilité chez ceux là même qui sont chargés de les représenter et qui enchaînent non seulement mandat sur mandat mais, de plus, ceux –ci vont en se multipliant au fur et à mesure des législatures. Ces incrustés à leurs diverses mandatures nous rappellent inlassablement que s’ils sont là c’est bien parce qu’ils sont élus.

 C’est vrai, mais combien le sont par défaut ?

Car les électeurs de quelques bords que ce soient n’ont guère le choix. Le système français est ainsi fait que les impétrants s’auto -entretiennent, d’autant plus que droite et gauche unies pour la circonstance, défendent bec et ongles ces cumuls à quelques niveaux qu’ils soient, prétextant que pour mieux remplir leur mission ils leur faut être au four et au moulin.

Félicité se dit que les citoyens ne leur en demandent pas tant, simplement de remplir à plein temps une seule fonction, cela serait déjà pas mal et honorerait la démocratie !

Mais ces accapareurs de pouvoirs ne sauraient en rester là monopolisant aussi les postes de présidences des différents organismes publics : EPCI (Etablissements publics de coopération communale) Syndicats des eaux, des ordures, etc…ce qui leur vaut également quelques prébendes substantielles non négligeables ! Bref nos surhommes sont à la manœuvre, indispensables en tout, parfois efficaces en rien, mais tous avec un objectif primordial : perdurer, condition sine qua non pour conserver ces privilèges d’un autre temps !

Dans le genre, la Gironde pourrait servir de cas d’école.

Le Président du Conseil général laboure le territoire en tant qu’élu, depuis près d’un demi siècle. Son fonds de commerce c’est la ruralité ! Normal. Le département compte 542 communes, enlevons les 27 communes de la Communauté urbaine de Bordeaux, Libourne et Langon, le reste n’est que communes rurales dont les plus importantes ont moins de 3500 habitants et les plus petites moins de 100 habitants. Mais, chacune d’entre elles quelle que soit sa taille à un maire toujours en mal de financement, donc à choyer, avec un juste retour de reconnaissance afin que sa commune puisse profiter de la redistribution des fonds du Conseil général. Il faut laisser du temps au temps, avoir de solides alliés pour tisser la toile du clientélisme et conforter en quelque sorte « ses parts de marché » le département n’étant plus qu’une entreprise qui fonctionne toutefois avec des financements  publics ceux des contribuables. D’ailleurs depuis les lois de décentralisation les Conseils généraux sont devenus généralement les plus gros employeurs de leur département. La  Gironde n’échappe pas à cette règle, cependant n’entre pas qui veut en tant que salarié dans cette noble institution. Il ne suffit pas d’avoir diplôme et talents, il vaut mieux être non titré mais fils ou fille de l’un ou l’autre élu pour avoir sa place assurée.

Dans son numéro du 6 février 2013, le journal quotidien Sud Ouest titrait : « Piston, dans les Conseils généraux : « quand un fils de plombier succède à son père on ne dit rien » ainsi répondait le Président du Conseil général de la Gironde à un journaliste, pour justifier l’installation, il y a quelques mois,  de son fils Nicolas en son cabinet ! Ce dernier, paraît-il avait déjà reçu un petit coup de pouce pour entrer dans la mairie de Carbon Blanc, puis au Conseil Régional où il est toujours conseiller régional.

Ce cher fils (qui n’est quand même pas un perdreau de l’année compte tenu de l’âge de papa) a peut être ressenti le besoin  de retrouver le cocon familial et de joindre l’utile à l’agréable. En effet, au sein du Conseil général, il a retrouvé sa demie sœur, également employée (le conte ne dit pas à quelle tâche) ainsi que Jacqueline Madrelle, l’épouse du Président mais aussi son attachée parlementaire. Tout ce petit monde peut faire la causette à la machine à café  rejoints par la sœur de Jacqueline également salariée par l’institution ! A l’assemblée départementale nul ne s’étonne  de cette situation, il est vrai que l’exemple venant d’en haut il est imité au moins par six des quinze vice-présidents qui ont réussi à caser un ou plusieurs enfants en tant qu’employés dans cette honorable maison.

Félicité se sent tout à fait rassurée.

Au moins elle sait à qui sert l’argent de ses impôts, à faire vivre des gens tout à fait respectables et efficaces et puis comme le dit le Président : Où est le problème ? « Quand un fils de plombier succède à son père on ne dit rien ! »… Sauf que le fils du plombier il ne peut compter que sur son travail pour être rémunéré par ses clients…et à moins de considérer un électeur  comme un client !!

Personne ne s’émeut vraiment parce qu’il paraît que c’est partout pareil, dans tous les Conseils généraux de France ! L’ennui c’est que ces instances départementales sont actuellement toutes de gauche. Le Président Hollande a bien promis qu’il y aurait une loi pour supprimer le cumul des mandats ; l’ennui c’est que le Ministre de l’Intérieur vient de déclarer qu’il n’y avait pas urgence et que cela pouvait attendre 2017.

Félicité pense : « Encore un effort, et la blonde « bleu marine » qui se tient en embuscade foulera un chemin semé de roses lors des prochaines  municipales et cantonales ! »

Que du bonheur en perspective ! Hélas !

Félicité.

Sources : Journal Sud Ouest du 6 février 2013.

 


One Reply to “Cumul et népotisme !”

  1. On remonte toujours aux sources, quand les hasards de l’actualité mettent en évidence d’autres exemples de népotisme. Le quidam, lui, se contentera de contribuer, le plus possible bien sûr, et même avec des moyens très modestes, pour entretenir ce genre de dynasties. Il ne s’agit là ni de droite ni de gauche, mais de faits réels honteux, ayant très peu à voir avec la talent et le mérite. Juste pour mémoire, Philippe Madrelle a fait sa fortune grâce à la politique, parti de rien quand il devint maire d’Ambarès, il y a très longtemps. On comprend ici pourquoi la politique attire du monde. Le peuple, lui ?…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *