Des vessies ou des lanternes

Posté le 18/03/2013 dans Edito.

Du lard ou du cochon, s’interroge le consommateur jobardé par les magouilleurs en tous genres qui trafiquent allégrement au sein du juteux margouillis alimentaire mondial. Des vessies ou des lanternes ? Du bœuf ou du canasson ? Vieille carne recyclée en lasagnes mitonnées, selon les publicitaires, d’après une recette traditionnelle de préférence italienne, de quoi faire saliver d’avance le consommateur crédule.

Elle court, elle court la fraude ; elle est passée par ici, elle repassera par là de la Roumanie, à la Pologne, de l’Angleterre à la France en faisant trois petits tours en Hollande et puis s’en va en Belgique et Allemagne ! La mafia des traders alimentaires a tissé sa toile scandalisant les consommateurs européens et plus particulièrement ceux de France où le « bien manger » est considéré comme un trésor national !

Encore faudrait-il que ces naïfs qui se sont s’y bien fait prendre, s’interrogent sur leurs habitudes de consommation. A force de ne plus vouloir cuisiner, sous prétexte de manque de temps, alors qu’ils passent en moyenne trois heures vingt cinq devant leur télé ; de vouloir acheter toujours moins cher et de tirer sur leur budget alimentaire alors qu’ils sont souvent les premiers à faire la queue pour acheter le dernier engin électronique sorti sur le marché, ils auto entretiennent le système et font la part belle aux cyniques.

Peut-être que cette nauséabonde affaire de lasagnes aura, en fin de compte, un effet bénéfique, celui de savoir redonner « raison garder » à ces grugés de la bouffe qui sauront redécouvrir le plaisir de nos marchés, avec leurs producteurs locaux si nombreux dans notre Sud-Ouest, pays de cocagne s’il en fut ! Retrouver leur boucher de quartier avec sa viande de Blonde d’Aquitaine ou de boeuf de Bazas,  savoir prévaloir la qualité sur la quantité donc acheter moins mais mieux et en fin de compte gagner sur tous les tableaux car ils auront démontré aussi qu’en tant que consommateurs ils ont également le pouvoir de dire non et de tenir la dragée haute aux margoulins !

Colette Lièvre.


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