Le 12 octobre 2012, distinguée parmi les 232 personnalités et organisations en lice , le Prix Nobel de la Paix a été décerné à l’Union Européenne. Ce prix lui a été attribué « Pour avoir contribué pendant plus de six décennies à promouvoir la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l’Homme en Europe » !
En France, la nouvelle a été accueillie avec plus ou moins d’indifférence, ou encore avec des sarcasmes et des quolibets. Les Eurosceptiques s’en sont donné à cœur joie, invoquant la crise, le déficit social, le nationalisme…et certains souhaitant le retour du « bon vieux temps », celui avant l’Europe ! Qu’en savent-ils de cet avant l’Europe ? Trop jeunes pour avoir vécu l’histoire de ce continent qui était celui des guerres.
Ce prochain 11 novembre sera celui de la commémoration de la guerre 14-18. Cette année, il n’y aura plus de « poilus » pour venir encore témoigner et rappeler aux générations qui ont suivi que cette guerre fut un carnage avec 1.300.000 morts en France (pour une population de 39 millions d’habitants). 1.300.000 hommes dans la force de l’âge de 18 à 40 ans !
Ce devait être la « Der des der », 20 ans après ce sera la seconde guerre mondiale, prolongement de la précédente. Ce sera aussi le conflit le plus meurtrier de toute l’histoire de l’humanité : près de 70 millions de victimes dont 45 millions de civils ! 30 millions d’Européens seront déplacés en raison des changements de frontières !
Le projet européen a apaisé un continent qui était celui des guerres. Le Prix Nobel de la paix a le mérite de reconnaître et de récompenser ce qui a été accompli mais c’est aussi un encouragement à poursuivre sur la voie de ce qui est le cœur même de l’Union européenne à savoir : la fraternité entre les pays.
La paix, la fraternité ? Ce n’est pas rien pour les 27 pays que comprend maintenant l’Union européenne. Ce n’est pas rien pour toute cette jeune génération qui parcourt librement un territoire de 500 millions d’habitants. Ce n’est pas rien pour eux qui sont l’avenir de l’Europe n’en déplaise à tous les Eurosceptiques et défaitistes qui ratiocinent interminablement en prédisant toujours le pire au sein de cette Union qui reste pourtant, encore, notre meilleur rempart contre la barbarie.
Colette Lièvre.
Ont participé à ce numéro: Lydie Ballou, Stephan Ferry, Jean-François Larché, Philippe Lespinasse.
Crédit photographique: Stephan Ferry,Le S.A.L, Jean-François Larché, Les Editions Cairn, Colette Lièvre. Yolande Schoenmakers.
Le blog des Cahiers feuilleté, les articles parcourus puis lus, j’ai passé un moment délicieux, à l’abri du tumulte quotidien et de l’actualité. Merci de continuer à raconter, dénoncer, vitupérer, égratigner, pourfendre. En souvenir de semelles usées à parcourir ce bel Entre-deux-mers.