Olivier du Payrat

Posté le 19/03/2015 dans Les Gens d’ici.

Nouvel administrateur du château de Cadillac de l’abbaye de La Sauve Majeure et de la Tour Pey-Berland

Le château de Cadillac, l’abbaye de La Sauve Majeure et la Tour Pey-Berland font partie de la centaine de monuments prestigieux gérés par le Centre des Monuments Nationaux, établissement public* à caractère administratif placé sous la tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication. Héritier de l’ancienne « Caisse des Monuments Historiques », à la différence de celle-ci, le Centre des monuments Nationaux n’est pas simplement en charge de la mise en valeur des monuments prestigieux qui lui sont confiés : depuis 2009 il en assure également la maîtrise d’ouvrage pour les travaux d’entretien et de restauration, qui jusqu’alors relevaient de la conservation des Monuments Historiques.
C’est dire qu’en dépit du feuilletage traditionnel des organismes administratifs particulièrement marqué dans le domaine de la Culture, le Centre des Monuments Nationaux est en mesure d’assurer de la meilleure manière possible une mission capitale dans la politique patrimoniale de la nation. C’est dire aussi que les administrateurs placés à la tête des monuments ou des circonscriptions qui les regroupent ont une responsabilité d’autant plus grande que c’est sur eux que repose la coordination des moyens mis en œuvre par l’Etat, les Régions, les collectivités territoriales, et dans les meilleurs des cas, le mécénat privé. C’est en grande partie aussi les administrateurs qui orientent la politique de valorisation et de conservation de chacun des monuments qui leur sont confiés en accord avec les directions centrales qui siègent au cœur du dispositif dans le prestigieux Hôtel de Sully au cœur du Marais à Paris.
Il faut donc se réjouir que, pour succéder à Françoise Henry-Morlier, qui administra durant une vingtaine d’années ces trois monuments girondins, le Centre des Monuments Nationaux a désigné en novembre 2014 Olivier du Payrat dont la personnalité et le parcours professionnel constituent une promesse d’ouverture et de renouveau réjouissante.
Olivier du Payrat n’est pas en effet un produit du sérail de l’ancienne Caisse des Monuments Historiques. Sa formation initiale est celle d’une grande école de commerce, complétée en Sorbonne dans des disciplines plus proches des anciennes « humanités ». Il a quelque temps exercé des missions culturelles en Finlande qu’il a mises à profit pour apprendre le finnois. De retour en France, il collabora étroitement à la gestion d’une grande agence d’architecture parisienne avant de prendre en main le Centre culturel de Rencontre du couvent de la Tourette. Dans ce couvent dominicain, œuvre majeure de Le Corbusier, a été effectivement implanté un « Centre culturel de rencontres » dont la mise en place constitua au début des années 2000 une opération exemplaire et particulièrement complexe qui permit à Olivier du Payrat de prendre pied dans l’imbroglio de la gestion d’un monument historique voué à des usages aussi divers que délicats à concilier.
Les dernières étapes de ce parcours professionnels riche et varié l’ont conduit à s’intéresser de près au cinéma, à l’Institut Lumière à Lyon, et au livre en Aquitaine, terre de ses ancêtres périgourdins, où il décida de jeter l’ancre, au service culturel du Conseil Régional.
Il semble donc qu’Olivier du Payrat ait toutes les cartes en main pour orienter une politique susceptible de répondre aux attentes, non seulement du Centre des Monuments Nationaux, mais aussi de la région et tout particulièrement de l’Entre-deux-Mers, puisque deux des trois monuments qui lui ont été confiés sont des pôles majeurs d’un développement culturel local qui ne saurait se limiter à la seule valorisation du patrimoine architectural.
Ayant déjà pris la mesure de ce qu’il convient de faire dans un premier temps pour prolonger et compléter l’action entreprise par le Centre des Monuments Nationaux sous l’administration de Françoise Henry-Morlier et engagé des échanges constructifs avec nombre d’acteurs culturels il envisage des actions associant étroitement le patrimoine qui lui est confié à des manifestations faisant appel au bouillonnement culturel régional et local.
Gageons qu’il ne tardera pas à nous proposer de séduisantes expériences à vivre dans le cadre princier mais passablement fermé à ce jour du château de Cadillac, ou celui plus amène et onirique mais un peu sommeillant de l’abbaye de La Sauve-Majeure.

*un établissement public est une personne morale de droit public disposant d’une autonomie administrative et financière lui permettant de remplir une mission d’intérêt général, précisément définie, sous le contrôle de la collectivité publique dont il dépend (État, Région, département ou commune). Il dispose donc d’une certaine souplesse qui lui permet de mieux assurer certains services publics.
Philippe Araguas.


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